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Des chercheurs font une découverte archéologique majeure en Irak

Des chercheurs font une découverte archéologique majeure en Irak

  • lundi 10 mars 2025
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Des chercheurs ont récemment fait une découverte spectaculaire qui pourrait transformer notre compréhension de l’une des premières civilisations humaines. En Irak, près de Bassora, une équipe d’archéologues a en effet mis au jour un réseau complexe et sophistiqué de canaux d’irrigation vieux de plus de 3 000 ans. Cette découverte, publiée dans la revue Antiquity le 18 février, révèle non seulement l’ingéniosité des Mésopotamiens, mais aussi leur capacité à dompter les éléments pour assurer leur survie et leur prospérité dans un environnement difficile.


Une civilisation façonnée par l’Euphrate

La découverte a eu lieu dans l’ancienne Mésopotamie, une région située aujourd’hui en Irak et considérée comme l’un des berceaux de la civilisation humaine. Autrefois dominée par les fleuves Tigre et Euphrate, cette zone était particulièrement influencée par l’Euphrate, dont les crues saisonnières ont joué un rôle central dans le développement des premières sociétés agricoles. Très tôt, les Mésopotamiens ont compris que pour prospérer dans cet environnement souvent aride, il leur était indispensable de maîtriser l’eau.

C’est dans cette optique qu’ils ont conçu un réseau complexe de canaux destinés à irriguer leurs terres. Ce système a non seulement permis de nourrir la population, mais aussi de transformer les vastes plaines de la région en terres fertiles capables de soutenir une agriculture avancée.

L’une des plus anciennes villes mésopotamiennes, Eridu, se trouvait à proximité de la zone où cette découverte a eu lieu. Il y a plus de 3 000 ans, les Mésopotamiens y utilisaient déjà ces canaux pour irriguer les champs, les vergers et autres cultures, ce qui rendait ainsi la vie possible dans une région où le climat pouvait être impitoyable et où les ressources en eau étaient limitées.


Une découverte en Irak grâce aux technologies modernes

Les chercheurs ont eu recours à une combinaison de technologies modernes pour localiser et analyser ces structures anciennes. En utilisant des images satellites, des cartes géologiques et des drones, ils ont ainsi réussi à cartographier plus de 200 principaux réseaux d’irrigation, auxquels se rattachent plus de 4 000 canaux secondaires et plus petits.

Ces découvertes révèlent l’ampleur impressionnante du système d’irrigation qui s’étend sur plusieurs kilomètres, illustrant ainsi le savoir-faire exceptionnel des Mésopotamiens dans la gestion de l’eau à grande échelle. Chaque ferme ou presque avait son propre système d’irrigation, souvent composé de canaux plus petits qui s’entrelacent avec les canaux principaux. Cette gestion de l’eau a alors permis aux habitants de la région de maintenir une agriculture stable sur des terres qui auraient été trop arides pour supporter une population croissante sans cette infrastructure.

Irak canaux
Un ancien canal d’irrigation découvert en Irak. Crédits : Durham University

Confirmer la datation

Le site où ces vestiges ont été trouvés a été remarquablement bien conservé grâce au déplacement du cours de l’Euphrate. Ce changement naturel a laissé la région sèche depuis le début du premier millénaire avant J.-C., permettant ainsi aux structures archéologiques de rester intactes et offrant une occasion rare d’étudier un système d’irrigation antique dans son ensemble. Toutefois, il reste des défis pour les chercheurs, notamment en ce qui concerne la datation précise de ces canaux et la compréhension de la manière exacte dont ils ont été utilisés à travers les siècles.


Il est important de noter que bien que ce réseau ait été vaste, il est peu probable qu’il ait fonctionné de manière simultanée tout au long de la période de 6 000 à 2 000 ans avant J.-C. Il reflète plutôt les différentes phases d’occupation de la région et les adaptations au fil du temps.

Une révélation pour l’histoire des Mésopotamiens

La découverte de ces canaux d’irrigation en Irak est une nouvelle clé pour comprendre l’histoire des premières civilisations humaines. En nous permettant de mieux comprendre comment les Mésopotamiens ont surmonté les défis de leur environnement, cette découverte ouvre la voie à de nouvelles recherches sur la façon dont les civilisations anciennes ont interagi avec leur environnement et ont développé des technologies qui ont façonné leur avenir.

Les chercheurs espèrent que les fouilles futures pourront dévoiler encore plus de détails sur ces systèmes d’irrigation et offrir des perspectives supplémentaires sur la manière dont ces peuples ont géré leur territoire au fil des siècles. Une chose est sûre : cette découverte enrichit notre connaissance de l’histoire et des savoirs ancestraux, et nous rappelle à quel point les premières civilisations étaient avancées dans leur gestion des ressources naturelles.

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