Le mégalodon a longtemps été imaginé comme une version massive du grand requin blanc. Cependant, une étude scientifique récente remet en question cette image mythique. De nouvelles recherches nous montrent en effet que le mégalodon était très différent de ce que l’on croyait, avec un corps plus long et élancé qui rappelle plutôt celui d’un requin-citron ou même d’une grande baleine.
Une méthode inédite
Pendant des décennies, les scientifiques ont étudié le mégalodon principalement à partir de ses fossiles de dents géantes, les seuls restes qui semblaient relativement abondants et bien conservés. Ces dents, qui mesuraient parfois plus de dix-huit centimètres, ont été la base de nombreuses estimations sur la taille du prédateur. Cependant, cette méthode ne permettait que des approximations et n’offrait qu’une vision partielle de la morphologie de cet animal disparu. Pour mieux comprendre la forme réelle du mégalodon, les chercheurs de l’Université de Californie à Riverside ont donc adopté une approche plus innovante et précise.
En effet, au lieu de se limiter aux dents, les scientifiques ont choisi d’étudier la colonne vertébrale du mégalodon, un élément souvent négligé dans les recherches précédentes du fait qu’elles soient plus fragiles et se fossilisent moins souvent dans des conditions naturelles. En comparant la structure vertébrale de ce requin préhistorique avec celle de plus de 100 espèces modernes et disparues de requins, les chercheurs ont alors pu établir des corrélations plus fiables entre la taille des vertèbres et la morphologie globale du corps de cet ancien grand prédateur. Cette méthode innovante leur a permis de proposer une estimation plus précise de la forme du corps du mégalodon et de sa taille, dépassant les simples conjectures fondées sur les fossiles de dents.
Un corps élancé
Les résultats de l’étude sont frappants. Selon cette nouvelle analyse, le mégalodon aurait mesuré près de vingt-quatre mètres de long, soit l’équivalent de deux autobus scolaires. Jusqu’à présent, les estimations tournaient davantage autour des dix-huit à vingt mètres.
Il pesait environ 94 tonnes, une taille comparable à celle d’une grande baleine bleue, mais avec une morphologie bien différente. Au lieu d’être massif et trapu comme le grand requin blanc, le mégalodon ressemblait davantage à un requin-citron avec un corps plus fin et allongé. Ce corps allongé était en réalité une caractéristique qui lui permettait de se déplacer de manière plus fluide et économe en énergie dans les vastes étendues océaniques.

Une autre question qui a longtemps fait débat concerne la vitesse de nage du mégalodon. Était-il un prédateur ultrarapide ou au contraire un chasseur plus lent, mais efficace ?
Les nouvelles recherches suggèrent que le mégalodon était un prédateur qui nageait à une vitesse modérée, plutôt que de se précipiter à toute vitesse pour attraper sa proie. Cette approche plus économe en énergie lui permettait de couvrir de longues distances sans gaspiller de ressources, une stratégie parfaitement adaptée à sa taille et à ses besoins énergétiques. Bien que capable d’accélérer pour attaquer, il ne se caractérisait pas par une vitesse constante élevée, contrairement à ce qu’on pourrait imaginer pour un tel prédateur.
Une autre découverte fascinante concerne les bébés mégalodons. Selon l’étude, les jeunes mégalodons mesuraient déjà près de quatre mètres à la naissance, soit la taille d’un grand requin blanc adulte. Cette taille impressionnante leur permettait d’être des prédateurs en puissance capables de chasser des mammifères marins dès leur naissance. Cela offre ainsi une nouvelle perspective sur la manière dont ces créatures géantes évoluaient, même dès leur jeune âge.