Il y a un peu plus d’un an, la société chinoise DeepSeek a dévoilé sa première intelligence artificielle prévue pour la compréhension et la génération de codes sources. Cependant, entre manque de fiabilité et censure de DeepSeek-R1, son premier modèle de raisonnement, la déception face à cette technologie se fait sentir dans le pays depuis le début d’année 2025.
Une IA très décriée
L’intelligence artificielle peut rendre de grands services, mais est également à l’origine de dérives parfois très surprenantes. En 2024 par exemple, l’IA Copilot intégrée à la suite Office de Windows 11 a montré un comportement assez étrange. S’il n’y avait pas de raison de s’inquiéter outre mesure, il faut tout de même savoir que l’IA a eu des mots assez préoccupants en ce qui concerne sa perception de l’espèce humaine.
En ce début d’année 2025, une autre IA a fait parler d’elle : DeepSeek, de la société du même nom. Fondée en 2023 par Liang Wenfeng, un homme d’affaires chinois proche du pouvoir, cette marque est aujourd’hui sous le feu des critiques, comme l’expliquait le média économique Zhigu Qushi le 14 février 2025. Selon l’article, DeepSeek-R1, le tout premier agent conversationnel de la société qui exploite un grand modèle de langage, serait notamment très peu fiable pour la recherche académique.
Un professeur vivant à Guangzhou (Canton) a expliqué avoir chargé l’IA de faire des recherches sur la présence et la diffusion de la langue et de la culture cantonaise dans le monde. Or, l’IA aurait donné une réponse qui contient de fausses informations relatives à une date de parution, le nom d’un auteur ainsi que celui d’une maison d’édition. Cet expert s’est dit effrayé non pas par les erreurs et les recherches erronées de l’IA, mais plutôt par ses « inventions ».
Fausses informations et censure
Lan Xi, un blogueur et chroniqueur scientifique et technologique de renom en Chine, expliquait sur son compte WeChat le 5 mars 2025 que l’IA de DeepSeek était responsable d’une grave pollution de l’environnement informationnel. En effet, de fausses informations qui émanent de l’agent conversationnel sont très régulièrement partagées par les internautes.
Citons un autre cas surprenant. Un autre blogueur a demandé à l’IA pourquoi il lui était impossible de se rendre directement de la partie nord à la partie sud de l’axe routier qui relie les villes de Huancheng et Xi’an, dans le centre du pays. Il a en effet été obligé de faire un long détour. L’IA a répondu qu’il était question d’une zone d’exclusion de circulation signalée sur le plan de protection de la ville historique et culturelle de Xi’an (2020-2025) avec pour objectif de protéger les reliques culturelles et d’éviter les vibrations excessives. L’IA a même livré des données scientifiques censées prouver l’existence de la mesure, alors que tout était faux depuis le départ : il n’existe aucune zone d’exclusion de circulation dans le fameux plan cité.
Enfin, les dénonciateurs de DeepSeek et son IA ont évoqué une censure excessive. En effet, à l’inverse de ses concurrents, la société a refusé de répondre à des questions qui ne sont pourtant habituellement pas taboues dans le pays.
