Dans le monde de la médecine, certaines avancées technologiques passent inaperçues… jusqu’à ce qu’elles bouleversent tout. C’est exactement ce que promet ce minuscule implant mis au point par une équipe de chercheurs américains : le plus petit stimulateur cardiaque au monde, plus petit qu’un grain de riz, capable de sauver la vie d’enfants atteints de malformations cardiaques – puis de disparaître sans laisser de trace.
Une solution pour les cœurs les plus fragiles
Chaque année, environ 1 % des nouveau-nés naissent avec des malformations cardiaques. Pour certains, une stimulation cardiaque temporaire est nécessaire les premiers jours de vie. Jusqu’à présent, cela impliquait une procédure invasive, avec des fils externes reliés à un appareil posé à l’extérieur du corps. Cependant, le retrait de ces fils peut être risqué : Neil Armstrong, le célèbre astronaute, est notamment mort d’une hémorragie interne causée par le retrait de ces fils après une opération cardiaque.
Ce nouveau dispositif résout ce problème de manière radicale. Développé par une équipe dirigée par le professeur John A. Rogers à l’Université Northwestern, ce stimulateur cardiaque biorésorbable ne mesure que 1,8 mm de large pour 3,5 mm de long. Autrement dit : il pourrait tenir sur la pointe d’un crayon.
Mais malgré sa taille minuscule, il offre une performance égale à celle des stimulateurs traditionnels, tout en évitant les nombreux risques qui y sont associés. Pas de batterie, pas de fils, pas de chirurgie pour le retirer : il se dissout en effet naturellement dans le corps une fois sa mission accomplie. C’est une véritable révolution pour les bébés, dont les cœurs minuscules sont souvent trop fragiles pour supporter un dispositif classique.

Comment ça fonctionne ?
Le secret de cette miniaturisation tient en plusieurs points :
Le dispositif est activé par la lumière, et non par radiofréquence comme d’autres systèmes sans fil.
Il ne contient aucune batterie : l’énergie est générée par des électrodes réagissant aux fluides corporels.
Grâce à sa conception souple et ultrafine, il s’adapte parfaitement à la surface du cœur, même chez les plus petits patients.
Malgré sa taille, ce minuscule implant peut délivrer des impulsions électriques suffisantes pour faire battre le cœur de manière régulière, avec une précision équivalente à celle des implants classiques.

Une avancée qui va au-delà du cœur
Testé avec succès sur des modèles animaux (souris, rats, porcs, chiens) ainsi que sur des cœurs humains en laboratoire, ce petit implant a prouvé qu’il fonctionne parfaitement. Mais les chercheurs voient déjà plus loin.
Selon le professeur Rogers, qui publie ses travaux dans la prestigieuse revue Nature, cette technologie pourrait être appliquée à d’autres organes. Sa taille microscopique permet de l’intégrer à divers dispositifs médicaux implantables. En cas d’arythmie complexe, par exemple, plusieurs stimulateurs pourraient être implantés simultanément sur différentes parties du cœur, pour une stimulation plus ciblée.