(Agence Ecofin) - Au Cameroun, Camair-Co s’apprête à reprendre ses vols grâce à la location d’un Boeing 737-300 de 135 sièges, âgé de 21,5 ans. Endetté et à l’arrêt depuis mars, son personnel cumule 7 mois d’arriérés de salaire. Le transporteur déficitaire ne dispose plus d’aucun avion opérationnel dans sa flotte.
La reprise des vols commerciaux de Camair-Co est imminente. Le 25 septembre, le transporteur national camerounais, en cessation d’activités depuis mars 2020, a pris livraison d’un Boeing 737-300 de 135 sièges. L’appareil, immatriculé UR-CQW et âgé de 21,5 ans, a été acquis en location avec équipage auprès de la compagnie ukrainienne Jonika.
Sa mise en service, dans les prochains jours, permettra à Camair-Co de renouer, dans un premier temps, avec les vols domestiques et par la suite de se relancer sur le réseau régional.
Techniquement en faillite, le fleuron camerounais ne dispose en ce moment d’aucun appareil opérationnel. Ses deux MA60 de fabrication chinoise présentent des avaries mécaniques. Les deux Boeing 737-700 qui couvraient l’essentiel de son réseau régional sont cloués au sol depuis février 2019, en attente d’une maintenance lourde. Son Boeing 767-300, son unique avion long-courrier, est à l’abandon dans les ateliers d’Ethiopian Airlines à Addis Abeba depuis le 12 janvier 2018. Plus récemment en mai, le bailleur Abu Dhabi Aviation a repris son Dash8-400, réclamant des millions d’impayés.
Le 14 juillet dernier, le président camerounais Paul Biya a ordonné le déblocage de 23 millions d’euros pour la maintenance des deux B737-700 et la location de deux Q400. Mais rien de concret n’a suivi pour le moment. Le personnel de Camair-Co, toujours en chômage technique, cumule près de sept mois d’arriérés de salaire alors que la dette de la compagnie, évaluée à 110 milliards FCFA (195 millions USD) en juin 2020, continue de s’alourdir.
Romuald Ngueyap
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