Ce mardi 4 février 2025, Blue Origin, l’entreprise fondée par Jeff Bezos, a réalisé un lancement historique dans le cadre de sa mission spatiale NS-29. Ce vol suborbital, qui s’est déroulé depuis l’ouest du Texas, a non seulement marqué une étape importante pour l’entreprise, mais a également ouvert de nouvelles perspectives pour l’exploration de la Lune. Avec trente charges utiles dédiées à la recherche spatiale, cette mission a permis de tester des technologies cruciales pour l’avenir des missions lunaires et au-delà.
Qu’est-ce que le New Shepard ?
Le New Shepard est un véhicule spatial suborbital développé par Blue Origin, l’entreprise fondée par Jeff Bezos. Il est conçu pour des vols dans l’espace suborbital, c’est-à-dire qu’il permet de s’élever dans l’atmosphère terrestre sans atteindre l’orbite. Ce véhicule est réutilisable, ce qui signifie qu’il peut être lancé plusieurs fois, une caractéristique clé pour rendre les vols spatiaux plus accessibles et moins coûteux.
Le New Shepard est principalement destiné à des vols suborbitaux touristiques afin de donner aux passagers une expérience d’apesanteur pendant quelques minutes et de les emmener au-delà de la ligne de Kármán (qui se situe à environ 100 km d’altitude), souvent considérée comme la frontière de l’espace. Cependant, il est aussi utilisé pour des missions scientifiques et des tests technologiques comme en témoigne cette nouvelle mission.
Une mission innovante : NS-29 et ses objectifs scientifiques
La mission NS-29 n’était pas une simple démonstration technologique : elle visait principalement à tester des équipements destinés à améliorer la préparation des futures missions lunaires. Parmi les trente charges utiles envoyées dans l’espace, vingt-neuf étaient spécifiquement axées sur des technologies liées à la Lune. Ces expérimentations se sont concentrées sur plusieurs domaines essentiels pour les explorations futures, notamment la gestion des ressources sur place, les technologies d’habitat avancées et la gestion des poussières lunaires, un défi majeur pour les missions à venir.
L’un des éléments marquants de ce vol était l’utilisation d’une technique permettant de reproduire la gravité lunaire. En faisant tourner la capsule à une vitesse de onze rotations par minute, les scientifiques ont pu simuler les conditions particulières qui régissent la Lune. Cette capacité pourrait avoir des applications non seulement pour les missions lunaires, mais aussi pour les explorations de Mars et d’autres planètes.
Un vol réussi malgré un petit incident technique
Bien que la mission ait été globalement un succès, il convient de noter un petit incident technique pendant le retour de la capsule sur Terre. En effet, l’un des trois parachutes de la capsule ne s’est pas ouvert complètement. Cependant, les ingénieurs de Blue Origin ont rassuré le public en précisant que la capsule était conçue pour atterrir en toute sécurité même avec deux parachutes fonctionnels. Bien qu’inquiétant à première vue, ce détail n’a pas empêché la mission de se conclure avec un atterrissage réussi, ce qui confirme la fiabilité du système New Shepard.
Une collaboration avec la NASA pour explorer la Lune
Cette mission a également renforcé les liens entre Blue Origin et la NASA. Plus de la moitié des charges utiles envoyées dans l’espace lors de cette mission étaient en effet soutenues par le programme Flight Opportunities de la NASA. Les résultats des recherches menées pendant la mission NS-29 fourniront des données essentielles pour le programme Artemis qui vise à établir une présence humaine durable sur la Lune d’ici la fin de la décennie.