Une donnée scientifique essentielle menacée
La courbe de Keeling est un graphique emblématique qui illustre l’évolution de la concentration de dioxyde de carbone (CO₂) dans l’atmosphère terrestre depuis 1958. Elle est devenue une référence incontournable pour comprendre l’impact des activités humaines sur le climat. Mais aujourd’hui, cette donnée précieuse est menacée par des décisions politiques visant à restreindre son accès au public.
Pourquoi la courbe de Keeling dérange-t-elle Trump ?
Depuis son élection, Donald Trump s’est attaché à discréditer la science climatique, soutenant que les régulations environnementales freinent l’économie américaine. L’une de ses actions les plus inquiétantes a été d’entraver l’accès à des données scientifiques clés, comme la courbe de Keeling, qui prouve l’augmentation constante du CO₂ dans l’atmosphère.
Le gouvernement Trump a tenté à plusieurs reprises de supprimer ou limiter la diffusion de ces informations. Selon un article de Natura Sciences, des agents du Département de l’efficacité gouvernementale (DOGE), dirigé par Elon Musk, seraient intervenus au sein de l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA), entraînant la suspension de la mise à jour de certaines données cruciales, dont la concentration de CO₂ dans l’air.
En outre, de nombreuses pages web consacrées au changement climatique ont disparu des sites officiels de l’Agence de protection de l’environnement (EPA) et du Département d’État américain, rendant plus difficile l’accès aux preuves de la crise climatique.
La montée du CO₂ : un constat accablant
Avant les travaux de Charles David Keeling, les mesures de CO₂ atmosphérique étaient sporadiques et manquaient de précision. En 1958, Keeling a commencé des mesures régulières au Mauna Loa Observatory, révélant une augmentation constante des niveaux de CO₂. Aujourd’hui, la courbe montre une hausse sans précédent, passant d’environ 313 parties par million (ppm) en 1958 à plus de 420 ppm en 2025.
No more information on greenhouse gas monitoring on #NOAA website today!
Withholding knowledge from the general public = obscurantism.
— Valérie Masson-Delmotte (@valmasdel.bsky.social) 5 février 2025 à 11:04
Cette augmentation rapide est l’un des principaux indicateurs du changement climatique. Plus de CO₂ signifie une augmentation de l’effet de serre, entraînant des températures plus élevées, des événements climatiques extrêmes et une menace grandissante pour la biodiversité.
Un combat entre science et politique
Trump et son administration ont cherché à minimiser la crise climatique en restreignant les données accessibles au public et en favorisant les intérêts des industries polluantes. En réduisant les financements aux agences scientifiques et en censurant des informations, l’administration a tenté de masquer l’évidence : le changement climatique est une réalité mesurable et quantifiable.
Les scientifiques du climat, quant à eux, ont dû se battre pour préserver ces données et garantir leur diffusion. Ralph Keeling, le fils du créateur de la courbe, a poursuivi le travail de son père malgré les tentatives de censure, mettant régulièrement à jour les relevés et rendant ces informations accessibles via des plateformes indépendantes.
Pourquoi cette censure est dangereuse ?
Limiter l’accès à la courbe de Keeling et aux données climatiques en général empêche la population et les décideurs d’agir en connaissance de cause. Si les preuves scientifiques sont cachées ou dénigrées, il devient plus facile pour les climatosceptiques de nier l’urgence de la situation et de retarder les mesures nécessaires pour limiter les émissions de CO₂.
Dissimuler la courbe de Keeling, c’est refuser d’admettre que nos activités ont un impact majeur sur la planète. C’est également un moyen pour Trump et ses alliés d’éviter les pressions en faveur de politiques environnementales plus strictes.
Une donnée qui doit rester publique
Malgré les tentatives de censure, la courbe de Keeling demeure un élément clé dans la compréhension du changement climatique. Son message est clair : la concentration de CO₂ ne cesse d’augmenter, et il est urgent d’agir.
Les efforts pour rendre ces données invisibles ne font que souligner leur importance. Tant que des scientifiques, des journalistes et des citoyens engagés continueront à diffuser ces informations, il sera plus difficile pour les gouvernements de masquer la réalité du changement climatique.
Conclusion : une bataille pour la transparence
La courbe de Keeling n’est pas qu’un simple graphique : c’est une preuve irréfutable du changement climatique en cours. Son existence et sa diffusion sont essentielles pour alerter l’opinion publique et pousser les dirigeants à prendre des mesures.
Alors que Trump et d’autres cherchent à enterrer ces informations, il est plus important que jamais de défendre la science et d’exiger la transparence. Car sans données fiables, il devient impossible de lutter efficacement contre la crise climatique qui menace notre avenir.
