Dernièrement, des chercheurs français ont dévoilé un
nouveau robot d’exploration sous-marine. Baptisé Arthur, ce dernier
offre une polyvalence et des performances inédites dans le domaine
de l’archéologie. Les épaves et la vie sous-marine jusqu’à 2 500
mètres de profondeur n’auront pas de secrets pour cette machine
d’exception.
Un robot sous-marin Made in France
Rappelons tout d’abord que les profondeurs océaniques sont
encore inexplorées à hauteur de 95%. Et pour
cause, l’un des plus grands dangers n’est autre que l’augmentation
de la pression de l’eau, au fur et à mesure que l’on s’enfonce dans
l’océan. Pour preuve, la dernière tragédie en date reste encore
très fraiche dans les mémoires, à savoir celle du sous-marin Titan ayant
implosé en 2023.
De nombreux chercheurs travaillent sur de nouveaux moyens
d’explorer les fonds marins. En France, le Laboratoire
d’informatique, de robotique et de microélectronique de Montpellier
(LIRMM) s’est récemment distingué, comme le révèle un article du
CNRS Journal publié le 31 mars
2025. Les chercheurs sont à l’origine du tout premier robot
archéologue des abysses : Arthur.
La machine est issue d’une collaboration avec le Département des
recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (DRASSM),
ce dernier ayant lancé en 2014 un programme de développement de
robots pour l’archéologie sous-marine. L’objectif ? Concevoir un
dispositif capable d’effectuer des fouilles à plus de 2 000
mètres de profondeur.

Crédits : V. Creuze; D. Degez/ DRASSM / LIRMM
Une profondeur jamais égalée
L’équipe du Lirmm en charge du projet a préalablement fabriqué
plusieurs dispositifs, dont les technologies équipent aujourd’hui
le robot Arthur. Ce dernier intègre notamment un système de
préhension à griffes et un aspirateur pour nettoyer les
zones de fouille afin de se saisir des objets sans les abîmer. Il
est également équipé d’un système d’éclairage puissant et d’un
dispositif capable de prendre des photos et des vidéos en très
haute définition. Sans surprise, l’engin intègre des
algorithmes de pilotage, permettant aux chercheurs de
manœuvrer sans l’aide d’un pilote professionnel.
Surtout, le robot peut atteindre une profondeur de 2 500
mètres, là où les autres machines ne dépassaient pas les
500 mètres. En ce qui concerne les contraintes de pression –
jusqu’à 250 kg/cm² – les scientifiques ont réussi à compenser en
concevant des systèmes remplis d’huile pour les moteurs, les
systèmes de prélèvement et les actionneurs. Par ailleurs, il est
important de souligner qu’Arthur est facilement
réparable, ce qui permet un sérieux gain de temps lors des
missions.
Pour les experts du Lirmm, Arthur représente un atout important
pour l’étude – et la cartographie – des fonds marins et des épaves
s’y trouvant. Il s’agit notamment de protéger les épaves les plus
remarquables mais surtout, de mesurer plus précisément
l’impact du changement climatique sur les écosystèmes marins.