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Xi Jinping à l’ONU : quand le roi incontesté du charbon renonce à construire des centrales à l’étranger

Xi Jinping à l’ONU : quand le roi incontesté du charbon renonce à construire des centrales à l’étranger

  • mercredi 22 septembre 2021
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(Agence Ecofin) - Plus de 70 % des centrales à charbon construites actuellement dans le monde dépendent de financements chinois. L’annonce faite 21 septembre par Xi Jinping pose donc un défi historique pour les nouveaux projets, surtout en Afrique où d’immenses réserves de charbon sont encore inexploitées.


La Chine ne financera plus la construction de centrales à charbon en dehors de ses frontières. C’est ce qu’a déclaré le mardi 21 septembre le président Xi Jinping (photo) au cours de son allocution devant l’Assemblée générale de l’ONU.


« La Chine renforcera son soutien aux autres pays en développement pour le développement des énergies vertes et à faible émission de carbone, et ne construira pas de nouveaux projets de centrales électriques au charbon à l’étranger », a-t-il indiqué par visioconférence.


Cette décision s’inscrit dans un contexte où l’empire du Milieu cherche à réduire sa responsabilité dans les émissions de gaz à effet de serre afin de participer aux efforts mondiaux visant à limiter le réchauffement climatique. Considérée comme l’un des principaux pollueurs mondiaux, la deuxième plus grande économie du monde a ainsi suscité la surprise quand le président chinois a annoncé l’année dernière que son pays serait neutre en carbone d’ici 2060.


Vers l’abandon définitif des projets africains ?


Il faut souligner qu’à l’aune de cette annonce, on comprend mieux aujourd’hui la décision annoncée en juin par la Banque industrielle et commerciale de Chine (ICBC) d’abandonner le financement d’une centrale au charbon de 2,8 GW à Sengwa au Zimbabwe. Selon le Green Belt and Road Initiative Center, ce sont des projets de charbon d’une valeur de 20 milliards $ qui ont ainsi été suspendus ou abandonnés ces dernières années sur le continent africain.  


Si c’est une bonne nouvelle pour le climat et une victoire pour les groupes de militants écologistes qui font pression sur les investisseurs, cela pose d’autres problèmes aux pays concernés. L’Afrique du Sud, le Zimbabwe et le Botswana hébergent en effet des millions de tonnes de réserves charbon dont l’exploitation, à défaut de générer des revenus d’exportation, peut aider à lutter contre le déficit énergétique chronique pour les deux premiers pays cités en particulier.


Seulement, ces différents projets pourraient ne jamais entrer en production, car le lobbying pour l’abandon des énergies fossiles n’a jamais été aussi fort. Après le sud-africain Nedbank en avril dernier, c’est son compatriote FirstRand, première banque d’Afrique en termes de valeur boursière, qui a en effet annoncé il y a quelques jours sa décision d’arrêter immédiatement le financement de nouvelles centrales à charbon.


Emiliano Tossou


Lire aussi:


16/09/2021 - Afrique du Sud : FirstRand ne financera plus de centrales à charbon


04/06/2021 - Fin prochaine du charbon : tout va dépendre des banques et de la Chine


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