Depuis plusieurs millions d’années, la planète Terre a alterné entre ces phases glacées et des périodes plus chaudes. Une question se pose alors : quand la prochaine période glaciaire aura-t-elle lieu ? Selon des chercheurs, il se pourrait que notre planète soit sur le point de traverser une nouvelle période glaciaire dans environ 10 000 ans… à moins que l’humanité n’intervienne.
Le rôle des mouvements orbitaux dans le climat
Pour comprendre les prévisions concernant la prochaine période glaciaire, il est essentiel de se pencher sur l’orbite de la Terre et ses mouvements. La Terre suit une trajectoire elliptique autour du Soleil, mais cette orbite n’est pas fixe. Trois principaux facteurs influencent le climat à travers ces mouvements : l’excentricité, l’obliquité et la précession.
L’excentricité désigne la variation de la forme de l’ellipse orbitale de la Terre, soit un mouvement qui la rend plus ou moins elliptique. Ce cycle dure environ 100 000 ans avec des changements supplémentaires sur 400 000 ans. L’obliquité fait quant à elle référence à l’inclinaison de l’axe de la Terre par rapport à son orbite. Ce phénomène crée des variations saisonnières, principalement sur une période de 41 000 ans, ce qui modifie la répartition de la chaleur reçue sur la planète, en particulier aux latitudes élevées pendant l’été. Enfin, la précession est la façon dont l’axe de la Terre tourne sur lui-même, ce qui modifie la direction de la saison d’intensité maximale sur un cycle de 21 000 ans.
En interagissant entre eux, ces paramètres influencent profondément les températures mondiales et déterminent les rythmes naturels des périodes glaciaires et interglaciaires.
Les précédentes périodes glaciaires : un cycle naturel
Les périodes glaciaires ne sont pas un phénomène récent. Au cours des derniers millions d’années, la Terre a en effet connu plusieurs périodes glaciaires majeures, connues sous le nom de cycles glaciaires en alternance avec des périodes plus chaudes dites interglaciaires. Ces cycles sont le résultat direct des variations des paramètres orbitaux mentionnés plus haut.
La dernière période glaciaire a pris fin il y a environ 11 700 ans, marquant ainsi le début de notre ère actuelle, l’Holocène, une période interglaciaire. Les précédentes périodes glaciaires, notamment celles de la fin de l’ère pléistocène, ont vu des calottes glaciaires couvrir des régions étendues de la planète, notamment en Amérique du Nord, en Europe et en Asie. La dernière grande glaciation a atteint son apogée il y a environ 20 000 ans, lorsque les températures mondiales étaient bien plus froides qu’aujourd’hui.
Les scientifiques ont pu reconstruire les fluctuations climatiques au cours de ces périodes en étudiant les carottes de glace, les sédiments marins et d’autres archives naturelles. Ces études ont révélé que les changements dans l’orbite de la Terre sont étroitement liés à l’initiation des périodes glaciaires et au retour des conditions climatiques froides.

Quand la prochaine période glaciaire aura-t-elle lieu ?
En analysant les données climatiques des derniers 900 000 ans, une équipe de chercheurs a trouvé un modèle surprenant qui lie directement les fluctuations orbitales aux périodes glaciaires. Ce modèle a révélé que les variations de l’excentricité, de l’obliquité et de la précession permettent de prédire avec une grande précision le passage d’une période glaciaire à une période interglaciaire comme celle que nous connaissons actuellement.
Les chercheurs estiment que sans l’intervention de l’homme, la prochaine période glaciaire aurait lieu dans environ 10 000 ans. Ce cycle naturel aurait dû se produire progressivement à cause des changements dans les paramètres orbitaux. Cependant, une grande différence existe aujourd’hui par rapport aux périodes passées : l’impact des activités humaines sur le climat. Depuis l’ère industrielle, les émissions de gaz à effet de serre ont en effet provoqué un réchauffement global sans précédent. L’augmentation des concentrations de dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère empêche plus particulièrement la Terre de se refroidir comme elle le ferait naturellement. Ce phénomène pourrait ainsi perturber le début de la prochaine période glaciaire, mais aussi dévier les cycles climatiques de la Terre de leur trajectoire prévue, ce qui rend toute prévision précise à long terme difficile.