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Voici Protoclone : le robot humanoïde hyperréaliste qui peut saigner

Voici Protoclone : le robot humanoïde hyperréaliste qui peut saigner

  • jeudi 27 février 2025
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Développé par Clone Robotics, Protoclone V1 se présente comme le premier androïde musculo-squelettique bipède au monde. Conçu pour reproduire fidèlement l’anatomie humaine, il offre des mouvements musculaires hyperréalistes. Cet androïde vient d’être révélé dans une brève vidéo de 40 secondes sur la plateforme X. La vidéo montre les membres du robot s’animer sous l’effet de ses muscles artificiels, alors qu’il est suspendu au plafond. Tandis que certains admirent cette avancée dans l’ingénierie biomimétique, d’autres trouvent son apparence trop réaliste et dérangeante. Ce robot humanoïde ultra-réaliste, capable de bouger et de saigner, est donc rapidement devenu viral avec plus de 50 millions de vues.


Cette apparence troublante, comme tout droit sortie d’un film d’horreur, d’une série de science-fiction ou d’un roman dystopique qui a laissé les internautes sous le choc, cache en tout cas des caractéristiques étonnantes.

Protoclone, le nouveau robot (effrayant) conçu pour imiter avec précision le corps humain

En 2024, Clone Robotics, une startup polonaise encore assez méconnue, a fait son entrée sur le marché des robots humanoïdes avec Clone Alpha, son premier androïde à échelle humaine. Auparavant, l’entreprise avait aussi présenté un torse humanoïde capable de mouvements réalistes. Dans une nouvelle vidéo promotionnelle partagée sur Twitter le 19 février, la startup a cette fois dévoilé ce qu’elle estime être le premier androïde musculo-squelettique bipède au monde, bien que ce titre puisse en réalité revenir au robot japonais Kengoro, développé par le JSK Lab de l’université de Tokyo, célèbre pour son système de refroidissement unique qui lui permet de « transpirer » et de faire des pompes en continu.

Cependant, Kengoro était conçu pour la recherche, tandis que Clone Robotics vise des applications commerciales. L’entreprise décrit sa création comme « un humain synthétique sans visage, anatomiquement précis, doté de plus de 200 degrés de liberté, de plus de 1 000 Myofibers et de 500 capteurs » sur ses réseaux sociaux.


Plus proche de l’humain que jamais ?

Le robot est équipé de muscles, de tendons et d’articulations artificiels ainsi que de systèmes nerveux et vasculaires. Plus précisément, selon son site web, l’androïde utilise actuellement un système pneumatique, mais passera bientôt à un système hydraulique avancé qui imitera le réseau vasculaire humain et pompera de l’eau pour faciliter les mouvements. Ses muscles sont composés de la technologie appelée Myofiber qui combine légèreté, densité de puissance, rapidité, force et efficacité énergétique selon Clone Robotics. Cette technologie, qui anime le squelette entier en attachant des unités musculo-tendineuses à des points anatomiquement exacts, vise à éliminer les défaillances tendineuses et à reproduire fidèlement les muscles des mammifères. Elle promet notamment des temps de réponse inférieurs à 50 ms, une contraction de plus de 30 % à vide et une force de contraction d’au moins un kilogramme pour une fibre musculaire de trois grammes.

Sous sa peau artificielle, Protoclone possède aussi un squelette qui imite celui de l’être humain avec des équivalents pour les 206 os du corps. La précision de l’implantation des ligaments et tendons lui confère une liberté de mouvement impressionnante avec 164 degrés de liberté dans le torse supérieur, dont vingt au niveau des épaules, six par vertèbre dans la colonne vertébrale et vingt-six dans la main, le poignet et le coude. Pour améliorer ses interactions avec l’environnement, l’androïde est par ailleurs doté de quatre caméras et d’un grand nombre de capteurs de précision (70 capteurs inertiels et 320 capteurs de pression).


Contrairement à de nombreux robots humanoïdes qui conservent une apparence mécanique, Clone Robotics vise ainsi au contraire l’hyperréalisme avec ses créations. L’entreprise se distingue en positionnant clairement ses produits comme des « humains synthétiques » avec l’ambition manifeste de concevoir des robots indistinguables des véritables êtres humains, et ce, jusque dans leurs couches anatomiques les plus profondes.

À quoi Protoclone servira-t-il au juste (à part hanter vos nuits bien sûr) ?

Robot protoclone
Crédits : Clone Robotics

Contrairement aux robots traditionnels, Protoclone ne se contente pas de bouger : il se déplace et effectue des gestes comme un être humain. Il est capable de marcher, de se balancer à des cordes et d’exécuter des mouvements précis au niveau des articulations, avec une fluidité inédite dans le domaine de la robotique. Toutefois, l’une de ses caractéristiques les plus troublantes est sa capacité à « saigner ». Cette particularité découle de sa structure vasculaire avancée. Le cofondateur de Clone Robotics révèle que si on perce le robot, il « saigne jusqu’à la mort », un détail qui suscite autant d’admiration que de malaise chez les observateurs.

Malgré son aspect inquiétant, Protoclone est avant tout conçu… pour un usage pratique. Le site web de l’entreprise affiche en effet le slogan : « Faites-le vous-même une fois. Clone le fera pour toujours. » Selon Clone Robotics, l’androïde pourra en effet accomplir de nombreuses tâches domestiques comme la vaisselle, la lessive, le ménage, mettre la table et même préparer les repas. Il est capable de mémoriser la disposition des maisons et des cuisines et d’apprendre de nouvelles compétences grâce à une plateforme de formation appelée « Telekinesis training platform ».


Pour ceux qui seraient plus séduits qu’effrayés par cette innovation, il y a surtout une bonne nouvelle à retenir : Clone Robotics prévoit de lancer des précommandes pour 279 unités de son robot Clone Alpha plus tard cette année. Bien que le prix n’ait pas encore été dévoilé, des experts du secteur estiment qu’il pourrait être comparable à celui d’une voiture abordable.

Une concurrence croissante sur le marché

Optimus robot Tesla
Crédits : capture YouTube / Firstpost

Clone Robotics n’est pas seul acteur sur ce marché en pleine expansion. De nombreuses grandes entreprises technologiques investissent en effet également dans les robots humanoïdes, notamment Tesla, Boston Dynamics et Meta. Par exemple, Tesla a développé Optimus, un robot domestique censé réaliser des tâches quotidiennes, garder des enfants et même servir des cocktails. Bernt Børnich, PDG de 1X, dont l’entreprise a récemment lancé l’assistant domestique robotisé NEO Beta, estime ainsi que les robots humanoïdes seront bientôt courants. Il affirme même que « le futur où vous aurez des humanoïdes à la maison qui plient votre linge est bien plus proche que vous ne l’imaginez, et leur prix sera bien inférieur à ce que l’on pense ».

Si certains considèrent ces robots comme une avancée technologique majeure, d’autres y voient un pas vers un avenir inquiétant. Le réalisme des mouvements et du design de Protoclone ravive notamment les craintes face à une intelligence artificielle et des robots qui échapperaient au contrôle humain. Des critiques soulignent aussi les implications éthiques d’une société où des robots indiscernables des humains pourraient remplacer des travailleurs, soulever des questions de sécurité et de vie privée, et perturber notre perception de l’identité humaine.

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