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Une nouvelle analyse du trou noir supermassif de la Voie lactée révèle une structure différente

Une nouvelle analyse du trou noir supermassif de la Voie lactée révèle une structure différente

  • lundi 28 octobre 2024
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Des chercheurs japonais ont récemment révélé une nouvelle analyse des données sur Sagittarius A*, le trou noir situé au centre de la Voie lactée, notre Galaxie. Utilisant des données ouvertes publiées par le projet Event Horizon Telescope (EHT), l’équipe du professeur Makoto Miyoshi de l’Observatoire astronomique national du Japon (NAOJ) a appliqué une méthode d’analyse différente de celle de l’EHT et obtenu une image légèrement différente de ce trou noir. Cette approche innovante pourrait enrichir notre compréhension de ces objets célestes encore mystérieux.


Qu’est-ce qu’un trou noir supermassif ?

Un trou noir est une région de l’espace avec une force gravitationnelle si intense que rien ne peut s’en échapper, pas même la lumière. Cette configuration rend donc ces objets invisibles. Il est cependant possible de déduire leur présence grâce à leur influence sur leur environnement.

Il existe trois types de trous noirs : ceux de masse stellaire, qui ont une masse allant de quelques fois à environ 100 fois celle du Soleil ; les trous noirs intermédiaires, dont la masse varie entre 100 et plusieurs dizaines de milliers de fois celle du Soleil ; et les trous noirs supermassifs, dont la masse peut atteindre des millions voire des milliards de fois celle du Soleil. Ces derniers se trouvent généralement au centre des galaxies.

Le Projet EHT : observer l’invisible

Le trou noir supermassif de la Voie lactée s’appelle Sagittarius A*. Cet objet est environ quatre millions de fois plus massif que le Soleil. Naturellement, l’observation d’un objet aussi lointain et difficile nécessite des instruments exceptionnels. Le projet EHT, lancé en 2017 à cette fin, regroupe ainsi huit radiotélescopes situés dans différents endroits du monde. En combinant leurs observations grâce à une technique d’interférométrie radio, les chercheurs peuvent obtenir une image de très haute résolution d’un objet extrêmement lointain.


Ce réseau de télescopes a permis de capturer en 2022 une première image du disque lumineux autour de Sagittarius A*. On pouvait y voir un anneau lumineux qui entoure une région centrale sombre. Cette région sombre correspond au trou noir lui-même, invisible, mais détectable grâce à l’effet qu’il exerce sur la lumière autour de lui.

Une nouvelle analyse

L’ouverture des données d’observation à la communauté scientifique rend le projet EHT particulièrement remarquable. Cela permet en effet à d’autres chercheurs de les réexaminer et de proposer des analyses complémentaires ou alternatives.

Dans le cadre de ce projet ouvert, des chercheurs japonais ont justement entrepris de réanalyser les données de l’EHT en utilisant une approche différente. Au lieu des algorithmes originaux de l’EHT, l’équipe a appliqué des méthodes d’analyse traditionnelles. Cette démarche a conduit à une image légèrement distincte qui montre un anneau lumineux avec une asymétrie marquée : la moitié est de l’anneau est plus lumineuse et le disque semble légèrement allongé dans cette direction.


Selon les auteurs, ces caractéristiques pourraient indiquer une rotation du disque d’accrétion de matière autour du trou noir, une observation qui pourrait apporter de nouvelles informations sur la dynamique de ce disque de gaz et de poussière en mouvement rapide.

trou noir
Image finale de Sgr A* obtenue à partir de notre processus d’imagerie. Crédits : Monthly Notices of the Royal Astronomical Society (2024)

Bien que cette nouvelle image diffère légèrement de celle produite par l’équipe de l’EHT, elle renforce notre compréhension de ces objets en montrant l’importance de la réplicabilité scientifique. Cette réanalyse des données souligne que des approches diverses peuvent révéler des détails subtils, mais significatifs qui améliorent nos modèles des trous noirs. L’observation d’un disque d’accrétion en rotation pourrait par exemple fournir des indices sur la direction et la vitesse de cette rotation, ce qui est crucial pour comprendre comment le trou noir engloutit la matière et influence l’espace environnant.

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