Récemment, une rencontre internationale a eu lieu dont le but était de renouveler un accord qui protège les ressources en krill de l’Antarctique. Malheureusement, la Chine et la Russie ont eu recours à leur droit de veto pour empêcher la décision.
Chine et Russie, même combat
Du 14 au 27 octobre 2024 se tenait la Commission pour la conservation de la faune et de la flore marines de l’Antarctique (CCAMLR) à Hobart (Australie). À l’occasion de cette rencontre, 26 États ainsi que l’Union européenne ont discuté de la création de nouveaux parcs marins dans l’Antarctique. L’un des points clés était la limitation de la pêche au krill, une précieuse ressource du monde vivant essentielle à la chaîne alimentaire.
Les humains considèrent également le krill comme étant très précieux. Or, au-delà des intérêts en termes de pêche, ce crustacé est aussi essentiel pour la protection de l’environnement. Une étude britannique récente a en effet permis de comprendre que les excréments du krill sont un important puits de carbone à préserver.
Seulement, voilà, la Chine et la Russie se sont associées pour bloquer la création de nouveaux parcs marins dans l’Antarctique et assouplir les restrictions sur la pêche au krill lors de la rencontre de la CCAMLR. Les experts estiment que le principe de précaution autour du krill que soutiennent les pays membres depuis environ trois décennies vient donc de faire machine arrière.

Quelle est la mesure remise en question ?
L’accord qui faisait ici l’objet de discussions limite actuellement à 620 000 tonnes par an les prises annuelles de krill dans quatre zones précises de l’ouest de l’Antarctique. Il s’agit d’une mesure dite « 51-07 » qui stipule qu’un maximum de 45 % du total de la ressource peut être prélevé dans chacune de ces zones. Or, le veto de la Chine et de la Russie concerne le renouvellement de cette mesure. La Chine est particulièrement active sur le dossier puisqu’elle aurait une stratégie à long terme. Il faut dire que le pays a prévu de construire cinq navires supplémentaires justement pour cibler le krill.
« Le fait que la Russie et la Chine aient travaillé ensemble pour réduire cette approche de précaution doit être contesté diplomatiquement », a déclaré le Dr Lyn Goldsworthy de l’Université de Tasmanie.
Rappelons tout de même que le krill est une source de nourriture très importante pour la faune de l’Antarctique, dont les baleines, les manchots ou encore les phoques. Malheureusement, les prises sont toujours plus importantes, selon un rapport de la CCAMLR publié en mai 2024. Les navires ont prélevé 415 800 tonnes de krill par an en moyenne entre 2019 et 2023 contre 266 000 t pour les cinq années précédentes.