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Des déjections de baleine pour mieux comprendre et préserver les océans

Des déjections de baleine pour mieux comprendre et préserver les océans

  • lundi 18 novembre 2024
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Auteur d’une publication récente dans un quotidien britannique, un biologiste a expliqué comment l’étude des déjections de baleine peut être indispensable à la compréhension des océans. De plus, ces excréments sont également très importants pour la préservation de ce milieu aquatique.


Des déjections qui contiennent de nombreuses informations

Il y a quelques mois, une étude traitait de l’importance des excréments du krill, un petit crustacé. En Antarctique, les bancs de krill jouent en effet un rôle crucial dans le stockage du carbone, à raison de plus de vingt millions de tonnes de CO2 par an. Mais qu’en est-il des excréments de baleine ? Selon Joe Roman, biologiste de la conservation à l’Université du Vermont (États-Unis), ces déjections sont essentielles pour la compréhension et la préservation des océans.

Dans le quotidien britannique The Guardian, le 31 octobre 2024, il a indiqué parcourir le monde depuis des années à la recherche de ces matières fécales. Auteur des ouvrages Whale (2006) et Eat, Poop, Die: How Animals Make our World (2023), l’expert estime que chaque déjection de baleine livre de nombreuses informations. En analysant ces excréments, il est en effet possible d’en savoir davantage sur le régime alimentaire de ces animaux, leur reproduction, leur génétique, leurs hormones, leur microbiome intestinal ou encore leur niveau de stress.

baleine
Crédits : FPLV / iStock

Pompe à carbone et pompe à baleine

Les déjections de baleine servent également à comprendre les océans et notamment, les niveaux de pollution, par exemple la présence de mercure, de microplastique ou encore de parasites. Joe Roman a évoqué la notion de pompe biologique qui serait selon lui l’un des processus les plus importants de l’océan, en particulier concernant la séquestration du carbone. Les krills et autres copépodes se nourrissent du phytoplancton et des algues qui poussent à la surface de l’océan avant d’être à leur tour ingérés par les baleines et autres poissons. Ensuite, les nutriments du phytoplancton finissent par être rejetés au fond de l’océan avec le carbone.

Toutefois, le biologiste a également évoqué la notion de pompe à baleine. Elle implique certains animaux comme les baleines franches qui se nourrissent souvent en profondeur avant de faire leurs besoins en surface. Les nutriments remontent alors vers la surface et nourrissent le phytoplancton et les algues, ce qui contribue à la chaine alimentaire des océans. Selon Joe Roman, la nature de cette pompe à baleine vient démontrer que les arguments des pêcheurs de baleine sont erronés. En effet, le phénomène contribue à une augmentation des populations de poisson, ce qui signifie que les baleines n’influencent pas vraiment les ressources en poisson que les humains s’octroient.

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