Sur l’île de Wight, un site célèbre pour ses découvertes paléontologiques, un guide fossile a récemment fait une trouvaille sensationnelle : une empreinte de dinosaure violette de près d’un mètre de long qui pourrait remonter à environ 130 millions d’années.
Les traces d’un iguanodon
L’empreinte a été découverte par Joe Thompson, un guide fossile chevronné, sur la plage de Shepherd’s Chine, un endroit bien connu des chercheurs de fossiles. Cette empreinte violette, presque parfaite, mesure près d’un mètre de long. Elle aurait été imprimée dans le sol par un dinosaure herbivore géant, probablement un Iguanodon. Il vivait durant le Crétacé, était imposant, pesait environ quatre tonnes et mesurait jusqu’à dix mètres de long.
Nous savons que ces animaux étaient la plupart du temps quadrupèdes, mais ils étaient aussi capables d’adopter une posture bipède. La main de ces animaux était pourvue de cinq doigts à la configuration particulière, note le site Universalis : les os du carpe étaient fusionnés en un bloc ; la dernière phalange du pouce était transformée en un éperon conique ; les trois doigts du milieu se terminaient par une phalange arrondie en forme de sabot ; le cinquième doigt, le plus petit, divergeait latéralement par rapport aux autres.

Une couleur intrigante, mais éphémère
Une caractéristique particulièrement étonnante de l’empreinte est sa couleur violette qui résulte des minéraux présents dans l’argile de la région. Selon les experts, la couleur unique de l’empreinte provient de l’interaction entre les minéraux contenus dans les sédiments et l’argile.
Malheureusement, elle n’est pas éternelle. En effet, en raison de l’action des marées et de l’érosion, l’empreinte ne restera visible que pendant quelques mois avant de disparaître complètement. Joe Thompson a déploré que cette trace ne soit pas permanente, mais a souligné que ces aperçus rares et fugaces offrent aux chercheurs et aux passionnés un lien direct avec un passé révolu.

Un site unique au monde
Cette empreinte n’est qu’une parmi tant d’autres découvertes fascinantes sur l’île de Wight, qui continue de dévoiler les secrets d’un passé lointain. Nous devons ces vestiges à des conditions particulières.
L’île de Wight est en effet composée de différentes couches géologiques, notamment des formations du Crétacé supérieur (il y a environ 145 à 66 millions d’années). Ces couches ont été formées au cours d’une période où la région était une vaste plaine côtière et marécageuse, offrant un environnement idéal pour la préservation des fossiles. Ces derniers incluent non seulement des empreintes de dinosaures, mais aussi des restes de plantes et d’animaux marins.
En outre, la région est constamment modelée par l’érosion due aux vagues, au vent et à la pluie. Ce phénomène expose régulièrement de nouvelles couches de roches contenant des fossiles. Les falaises, notamment celles de la formation de Wessex, sont un site privilégié pour les chercheurs et les passionnés de paléontologie.
Par ailleurs, à l’époque du Crétacé, la région qui constitue aujourd’hui l’île de Wight était un environnement favorable à la vie, avec une grande variété de plantes, d’animaux marins et de dinosaures dont les fossiles ont été préservés dans les sédiments.
Enfin, l’île de Wight est un endroit accessible pour les paléontologues et des fouilles y sont régulièrement menées. Ce lieu attire également de nombreux amateurs et chercheurs qui partent à la recherche de fossiles dans ses falaises et ses plages.