(Agence Ecofin) - Ces derniers mois, les détracteurs des cryptomonnaies ne manquent pas d’exemples pour justifier leur position. Trop grande volatilité, fraudes, blanchiment d’argent, crimes financiers sont les principales charges contre des actifs numériques.
La plateforme d’échange de cryptomonnaies, Bilaxy, enregistrée aux Seychelles, a annoncé le dimanche 29 août sur Twitter, avoir été victime d’un « important » piratage sur ses hot wallets. Si elle n’a pas communiqué sur l’ampleur réelle des « lourdes pertes » subies, certaines premières estimations font état de 400 millions $ envolés.
?Updates for Bilaxy ERC20 hot wallet hacked incident
Hot wallet suffered a serious hack, about 295 ERC20 tokens were hacked and transferred by the hacker to the address:
0xA14d5DA3C6BF2D9304FE6D4BC6942395b4dE048b.
details:https://t.co/VpgeYyPSd4
— Bilaxy (@Bilaxy_exchange) August 29, 2021
Bilaxy a indiqué que des transactions anormales ont commencé sur son portefeuille chaud erc20 à 18h 19 UTC. Elle a suspendu son site web à 19h pour « effectuer une maintenance d’urgence et déplacer des centaines de jetons du portefeuille chaud vers les portefeuilles froids, afin de sécuriser les actifs ». Une heure plus tard, elle a contacté les responsables des tokens concernés, mais également les institutions d’audit qui vont enquêter sur la raison de l’attaque. En attendant, l’exchange a demandé à ses utilisateurs de ne plus envoyer de fonds sur leurs comptes.
⚠️⚠️Top Urgent-Bilaxy Hacked Notice
Pls note Bilaxy Hot wallet was hacked, ❌pls DON't send any funds to your bilaxy accounts again. We are racing with the time to checking and fixing. Pls wait for further Notice.
Thanks for your support.
Bilaxy Team
— Bilaxy (@Bilaxy_exchange) August 29, 2021
Rappelons que cette attaque intervient dans une période où on assiste à une multiplication des cas de piratage dans l’univers crypto, le dernier datant d’il y a quelques semaines et ayant ciblé le japonais Liquid Global. Les plateformes d’échange sont visées par les hackers en raison de leurs liquidités. Même les plus importantes (comme Binance, Gemini) ne sont pas épargnées et ne peuvent garantir que des remboursements sans grande décote aux investisseurs.
Par ailleurs, au-delà des alertes de piratage qui causent de grandes pertes, les détracteurs de cryptomonnaies pointent souvent du doigt les cas d’arnaques présumées. Cette année, plusieurs ont été signalés, en l’occurrence celui de la plateforme sud-africaine Africrypt, dont les deux frères fondateurs avaient disparu avec 2,2 milliards $. Citons également en Turquie le cas de Thodex, une plateforme turque, dont le fondateur avait disparu emportant avec lui 2 milliards $.
Toutes ces situations apportent de l’eau au moulin des détracteurs des cryptomonnaies, à un moment où la plupart des Etats répriment l’utilisation de ces actifs numériques accusés d’être trop volatiles, de permettre des fraudes, le blanchiment d’argent et des crimes financiers.
Louis-Nino Kansoun
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