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Une astuce de codage étonnamment simple peut réduire la consommation d’énergie d’un centre de données de 30 %

Une astuce de codage étonnamment simple peut réduire la consommation d’énergie d’un centre de données de 30 %

  • vendredi 21 février 2025
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L’essor du numérique et de l’intelligence artificielle entraîne une demande croissante en puissance de calcul, et par conséquent, une consommation énergétique en forte augmentation. Face à cette problématique, des chercheurs de l’Université de Waterloo ont développé une solution innovante et peu coûteuse qui est capable de réduire jusqu’à 30 % la consommation d’énergie des centres de données. Leur approche repose sur une simple modification du système d’exploitation Linux, démontrant ainsi que des optimisations logicielles peuvent avoir un impact significatif sur la consommation énergétique mondiale.


Optimisation de Linux : une solution efficace et accessible

Les centres de données sont de véritables piliers du monde numérique qui traitent chaque jour des milliards de requêtes en ligne. Cette activité repose sur des infrastructures informatiques massives dont l’efficacité énergétique est un enjeu majeur. Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), la consommation mondiale d’électricité des centres de données atteignait entre 240 et 340 térawattheures en 2022, une valeur en constante progression, notamment en raison de l’essor de l’intelligence artificielle et du cloud computing.

Face à ce défi, des chercheurs de l’Université de Waterloo ont identifié une solution logicielle simple, mais efficace : une modification d’environ 30 lignes de code dans le système d’exploitation Linux qui permet d’améliorer l’allocation des ressources et d’optimiser le traitement des paquets réseau. Cette avancée, récemment intégrée à la version 6.13 de Linux, pourrait permettre aux entreprises du secteur d’économiser des gigawattheures d’électricité chaque année.

Un ajustement minimal aux résultats spectaculaires

Le fonctionnement des centres de données repose sur le traitement en continu de flux d’informations sous forme de paquets de données. Ces derniers sont gérés par un composant appelé « front-end » qui assure leur distribution et leur traitement. Cependant, ce processus génère une surcharge informatique due à la gestion des interruptions matérielles asynchrones (IRQ), entraînant une consommation énergétique accrue.


L’innovation des chercheurs canadiens réside dans la réorganisation du traitement de ces interruptions. En ajustant la manière dont Linux gère ces demandes, ils ont réussi à améliorer l’utilisation des caches des processeurs, réduisant ainsi la consommation d’énergie sans impacter les performances. Ce changement se traduit par une réduction de 30 % de la consommation énergétique des serveurs, tout en augmentant leur efficacité réseau jusqu’à 45 %.

centre donnée Linux
Crédits : Freezman/istock

Un impact considérable sur l’industrie du numérique

Le système d’exploitation Linux est omniprésent dans les infrastructures des grandes entreprises technologiques telles qu’Amazon, Google et Meta. L’adoption de cette optimisation pourrait donc générer des économies d’énergie massives à l’échelle mondiale. Selon Martin Karsten, professeur d’informatique à l’Université de Waterloo, si ces entreprises implémentaient cette mise à jour dans leurs centres de données, cela permettrait de réduire considérablement leur empreinte carbone.

L’intérêt de cette avancée réside aussi dans son coût minime : contrairement à des solutions matérielles coûteuses, cette amélioration logicielle est facilement déployable et accessible à toute organisation utilisant Linux. Cette découverte illustre ainsi le potentiel des optimisations logicielles dans la transition vers des infrastructures numériques plus durables.


Vers une informatique plus verte

Alors que la consommation énergétique du secteur informatique ne cesse d’augmenter, des solutions comme celle proposée par l’Université de Waterloo montrent qu’il est possible d’améliorer l’efficacité énergétique sans nécessiter d’investissements lourds. Cette avancée démontre aussi que de petits ajustements peuvent avoir des répercussions significatives sur la consommation énergétique mondiale.

Avec l’essor de l’intelligence artificielle et du cloud computing, la nécessité d’optimiser l’infrastructure numérique devient plus pressante que jamais. L’intégration de cette optimisation Linux à grande échelle pourrait marquer une avancée majeure vers une informatique plus verte, contribuant ainsi à la réduction de l’empreinte énergétique du numérique à l’échelle planétaire.

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