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Une abeille fossilisée vieille de 14,6 millions d’années découverte en Nouvelle-Zélande

Une abeille fossilisée vieille de 14,6 millions d’années découverte en Nouvelle-Zélande

  • jeudi 20 février 2025
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La découverte de fossiles est toujours un moment clé pour la science, car cela permet de mieux comprendre l’évolution des espèces et l’histoire de la biodiversité. Toutefois, certaines trouvailles se démarquent plus que d’autres. Récemment, en Nouvelle-Zélande, des chercheurs ont notamment mis au jour une abeille fossilisée âgée de 14,6 millions d’années. Il s’agit du premier fossile d’abeille jamais découvert sur ces îles, ce qui offre ainsi une nouvelle pièce du puzzle sur l’histoire des insectes pollinisateurs dans cette région du globe.


Un fossile préservé dans un ancien paysage volcanique

Cette découverte a eu lieu près de la ville d’Outram, sur l’île du Sud de la Nouvelle-Zélande, au sein du complexe de Hindon Maar. Ce site, qui date du Miocène moyen (environ quatorze à quinze millions d’années), est constitué de plusieurs anciens cratères volcaniques qui ont formé des lacs dans lesquels se sont accumulés des sédiments riches en matière organique. Ces conditions ont favorisé la préservation exceptionnelle de fossiles, notamment d’insectes.

L’abeille fossilisée découverte appartient au genre Leioproctus et a été baptisée Leioproctus (Otagocolletes) barrydonovani. Il s’agit d’une femelle mesurant environ 6,4 mm de long. Son état de conservation remarquable a permis aux chercheurs d’examiner en détail ses caractéristiques anatomiques, notamment les nervures de ses ailes qui présentent des similitudes avec certaines espèces actuelles du genre Leioproctus en Nouvelle-Zélande.

Une espèce énigmatique et une évolution encore floue

Si Leioproctus existe encore aujourd’hui en Nouvelle-Zélande avec dix-huit espèces endémiques, la découverte de ce fossile soulève des questions sur l’histoire évolutive de ce groupe. L’un des principaux mystères est l’absence d’une plus grande diversification de ces abeilles sur ces îles au fil du temps. En général, les espèces qui s’installent sur un territoire isolé comme la Nouvelle-Zélande tendent à évoluer et se diversifier rapidement.


Les scientifiques avancent l’hypothèse que Leioproctus pourrait être arrivé en Nouvelle-Zélande plus récemment qu’on ne le pensait. Si cette lignée d’abeilles était présente depuis 14,6 millions d’années, on s’attendrait à voir une plus grande variété d’espèces aujourd’hui. Il est également possible que des interactions écologiques, comme la compétition avec d’autres pollinisateurs ou des changements environnementaux, aient limité leur expansion. Les chercheurs suggèrent même que les différentes espèces de Leioproctus présentes actuellement en Nouvelle-Zélande pourraient provenir d’invasions successives à des périodes différentes plutôt que d’une seule lignée évolutive continue.

abeille
Leioproctus barrydonovani. Crédits : MS Engel & U. Kaulfuss

La Nouvelle-Zélande au Miocène : un monde disparu

Au moment où cette abeille vivait, le paysage de la Nouvelle-Zélande était bien différent de celui que l’on connaît aujourd’hui. Le site de Hindon Maar était en effet entouré de forêts mixtes de feuillus, et l’écosystème était composé d’une flore et d’une faune variées.

Si aucun pollen n’a été retrouvé sur le fossile, des graines et fleurs fossilisées qui appartiennent au genre Pseudopanax ont été mises au jour dans le même dépôt sédimentaire. Cela suggère que cette abeille pouvait être un pollinisateur de ces plantes, bien que d’autres interactions avec des espèces végétales aujourd’hui disparues restent possibles.


Cette plongée dans le passé permet aux scientifiques d’entrevoir à quoi pouvait ressembler l’écosystème de l’époque et de mieux comprendre comment les insectes pollinisateurs et les plantes ont évolué ensemble au fil des millénaires.

Une découverte capitale pour la science

Ce fossile apporte une contribution précieuse à l’étude des pollinisateurs préhistoriques et de l’évolution des abeilles en général. Il permet de combler une lacune dans les archives fossiles de la Nouvelle-Zélande où peu d’insectes de ce type ont été retrouvés.

De manière plus large, cette découverte met en lumière les défis liés à l’étude de l’évolution des insectes. Contrairement aux mammifères ou aux dinosaures, les insectes laissent moins de traces fossiles en raison de la fragilité de leur corps. Chaque trouvaille comme celle-ci est donc une opportunité rare de mieux comprendre leur histoire.

Les chercheurs espèrent que cette découverte ouvrira la voie à d’autres études et incitera à poursuivre l’exploration de sites fossiles similaires en Nouvelle-Zélande. L’histoire de la biodiversité ne cesse de se réécrire au gré des découvertes et cette petite abeille fossile constitue un nouveau chapitre fascinant de cette grande aventure scientifique.

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