Selon une récente étude britannique, un sommeil assujetti aux perturbations pourrait être synonyme d’une plus grande vulnérabilité des personnes aux diverses théories du complot. Comment ceci est-il possible ?
Sommeil et croyances complotistes
Depuis de nombreuses années, la Science sait qu’un sommeil de mauvaise qualité peut affecter la santé physique et mentale. Sur le long terme, il peut même être questions de maux graves comme l’hypertension, l’anxiété ou encore, l’apparition de maladies cardiaques. Une étude publiée dans le Journal of Health Psychology le 12 mars 2025 présente un symptôme étonnant résultant d’un sommeil perturbé : des risques de devenir plus sensible aux théories du complot.
Pour rappel, les théories du complot sont légion. Citons par exemple le Nouvel Ordre Mondial, les effets présumés des chemtrails, la théorie de la Terre plate, entre autres. Avec la pandémie de Covid-19, certaines théories ont fait leur apparition comme une fabrication du virus en laboratoire ou encore, que ce dernier ait été diffusé mondialement de manière intentionnelle. En 2023, une étude laissait même penser que chaque personne croit à au moins une théorie du complot.
Pour les chercheurs de l’Université de Nottingham (Royaume-Uni), un sommeil de piètre qualité peut favoriser ce genre de croyances, surtout en cas d’association à la dépression. Les auteurs estiment que cet état est, au quotidien capable de fragiliser la capacité des personnes à distinguer le vrai du faux.

Des résultats pertinents
Le premier protocole des travaux intégrait 540 personnes, dans le cadre d’une évaluation standardisée de la qualité de leur sommeil. Les auteurs ont eu recours à des questionnaires permettant aux participants de renseigner des détails concernant différents points relatifs au sommeil. Citons par exemple l’endormissement, les réveils nocturnes, la durée des phases de sommeil profond ou encore, la sensation de repos au lever. Les volontaires ont ensuite été invités à lire deux versions différentes de plusieurs articles de presse traitant de l’incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris en 2019. Or, ces versions étaient soit des compte-rendus factuels de l’incident, soit des versions « fake-news » évoquant un acte de nature conspirationniste, par exemple un complot gouvernemental ou à caractère religieux.
Selon les résultats, les personnes concernées par une mauvaise qualité de sommeil se sont montrées plus réceptives au récit de nature complotiste que les autres. Pour ce qui est du second protocole, les tests sur 575 autres volontaires ont confirmé cette tendance. Les auteurs de l’étude ont alors établi une corrélation directe entre une piètre qualité de sommeil et l’adhésion à des théories du complot. Par ailleurs, la dépression a été désignée comme étant un mécanisme psychologique participant activement au processus.
Ces résultats semblent pertinents dans la mesure où d’une manière générale, un mauvais sommeil peut perturber la régulation des neurotransmetteurs (sérotonine et dopamine) jouant un rôle dans la cognition, l’humeur ainsi que la sensation de plaisir. De plus, le manque de sommeil est capable d’affaiblir les fonctions exécutives, notamment la capacité des personnes à évaluer des informations de manière objective.