Dernièrement, une étude américaine a mis à mal l’une des théories dominantes concernant la formation des continents. Pour le chercheur à l’origine de ces travaux, la théorie en question comporterait en effet des faiblesses, notamment sur le plan géologique.
Formation des continents : le rôle du zircon remis en question
Selon la théorie la plus importante sur la formation des continents, le principal témoin du phénomène n’est autre qu’un minéral de type silicate : le zircon (ZrSiO4). L’analyse de certains de ces minéraux datant de quatre milliards d’années révélait le début de la formation d’une première croûte continentale au moyen de processus magnétiques. Par ailleurs, de premières terres émergées auraient même pu apparaître à cette même époque.
Cependant, une étude publiée dans la revue Nature Geoscience en juillet 2024 remet totalement en cause cette théorie. Selon David Hernández-Uribe, du département des sciences de la terre et de l’environnement de l’Université de l’Illinois à Chicago (États-Unis), cette théorie comporte en effet des faiblesses. Le chercheur a justement remis en question les conditions de formation du zircon, au centre de la théorie.
D’autres conditions de formation du minéral
« Notre planète est la seule planète du Système solaire à posséder une tectonique des plaques active telle que nous la connaissons. Et cela a un lien avec l’origine de la vie, car la façon dont les premiers continents se déplaçaient contrôlait le climat, la chimie des océans et tout ce qui est lié à la vie« , affirme le chercheur.
Jusqu’à aujourd’hui, la science pensait que le zircon pouvait seulement se former grâce au phénomène de subduction, autrement dit lorsque deux plaques tectoniques entrent en collision à une frontière convergente. L’une des deux plaques se retrouve alors sous la seconde, poussée en direction de l’intérieur de la Terre. La théorie de la création de continents par subduction se base donc entièrement sur ce phénomène, dont les détails figurent dans une étude pilotée par l’Université de Nankin (Chine) et publiée dans la revue Nature en fin d’année 2023.
Dans le cadre de ses recherches, David Hernández Uribe affirme avoir prouvé que le zircon est également capable de se former dans des conditions de pressions et des températures très élevées résultant de la fonte de l’épaisse croûte terrestre primordiale. Le scientifique explique avoir obtenu les mêmes signatures pour le zircon grâce à la fusion partielle du fond de la croûte terrestre en utilisant ses calculs et d’autres modèles. En conséquence, le chercheur affirme qu’aujourd’hui, la science ne dispose pas de preuves suffisamment solides pour expliquer quel processus a réellement permis la formation des continents.
