Le loup gris, espèce la plus répandue à travers le monde, est à l’origine de la plupart des races de chiens d’aujourd’hui. Mais cette parenté génétique signifie-t-elle pour autant qu’un chien peut rejoindre une meute de loups ?
Le chien, une espèce de canidés aujourd’hui trop éloignée du loup
Le loup désigne plusieurs espèces et sous-espèces de mammifères de la famille des canidés, classe regroupant également les chacals et les renards. En général, le terme fait référence au loup gris commun (Canis lupus lupus), espèce la plus répandue à travers le monde. Mais le loup ne se limite pas à cette seule espèce, qui a d’ailleurs donné le chien domestique et le dingo, ce chien australien retourné à l’état sauvage.
En Russie, le loup gris côtoie le loup de Sibérie (Canis lupus albus) et le loup de Russie (Canis lupus communis), tandis qu’en Amérique du Nord, le loup du Canada (Canis lupus occidentalis) cohabite avec le loup rouge (Canis rufus) et le loup arctique (Canis lupus arctos).
En Asie, on retrouve d’autres espèces bien différentes du loup gris comme le loup des Indes (Canis indica) ou le loup de l’Himalaya (Canis himalayensis).

Notons que c’est au loup gris et arctique, ainsi qu’à celui du Canada et de Sibérie, que l’on doit l’existence du chien domestique (ou sauvage).
Les loups, les plus gros carnivores d’Europe
Comptant parmi l’un des plus gros carnivores d’Europe, le loup y a été pratiquement exterminé.
En effet connu pour vivre et chasser en meute, le loup a hérité de la réputation discutable de s’attaquer aux troupeaux de bêtes, aux chiens et autres animaux, amplifiant ainsi les peurs collectives. Sa réintroduction fait d’ailleurs l’objet de quelques débats malgré le rôle essentiel que joue le canidé au sein de l’écosystème.

Le loup chercherait plutôt à tuer le chien qu’à l’accepter dans sa meute
En règle générale, il est très peu probable qu’un chien domestique soit accepté au sein d’une meute de loups sauvages. Ces derniers bénéficient de structures sociales et territoriales complexes, et l’arrivée d’un chien domestique peut être perçue comme une menace.
Des différences comportementales notables
Les loups et les chiens ont évolué séparément depuis des milliers d’années, et, bien qu’ils partagent un ancêtre commun, ont développé des instincts et des comportements sociaux bien différents. Ainsi, le loup a tendance à être plus méfiant et moins tolérant envers les étrangers que le chien, qui recherche souvent la compagnie de l’humain.

Une hiérarchie de meute bien spécifique
Les meutes de loups ont une hiérarchie sociale bien établie comprenant un alpha (chef de meute) et des membres subordonnés. L’introduction d’un chien domestique pourrait alors perturber cette structure et entraîner de nombreux conflits.
Des ressources jalousées
Les loups défendent leur territoire et leurs ressources, y compris leurs sources de nourriture. L’arrivée d’un chien domestique dans la meute pourrait alors entraîner de nombreuses rivalités.
Un instinct de chasse bien développé
Les loups ont des instincts de chasse particulièrement bien développés : le chien pourrait alors être perçu comme une proie potentielle plutôt qu’un membre de la meute.

Pourquoi qualifie-t-on certaines races domestiques de « chiens-loups » ?
L’expression « chien-loup » s’utilise généralement pour décrire des races de chiens domestiques présentant des caractéristiques physiques ou comportementales rappelant celles du loup. Toutefois, ces races de chiens ne seront pas plus acceptées au sein d’une meute de loups que les autres.
- Caractéristiques physiques : certains chiens, en particulier certaines races nordiques ou primitives, peuvent présenter des caractéristiques physiques similaires à celles du loup, notamment des oreilles pointues, une fourrure dense, un museau allongé ou une queue haute.
- Comportement : grande indépendance, forte intelligence, préférence pour la solitude et tendance à la chasse et/ou à l’exploration.
- Croisements intentionnels : certains éleveurs peuvent délibérément croiser des loups* avec des chiens domestiques pour créer des races hybrides appelées « chiens-loups » ou « loberners ».

*Selon l’article 1er de l’arrêté du 19 mai 2000, la détention de loups vivants de l’espèce Canis lupus, y compris des individus hybrides, est soumise à autorisation préfectorale.
Malgré leur parenté génétique, le loup sauvage et le chien domestique sont deux espèces bien distinctes, dont les interactions pourraient s’avérer dangereuses, voire fatales pour le chien.