Selon une étude américaine récente, les yeux de certains oiseaux urbains sont plus petits que ceux de leurs confrères de la campagne ou de zones urbaines moins éclairées. Comment cela est-il possible ? Pour les chercheurs, ce phénomène a une origine humaine.
L’éclairage urbain mis en cause
Qu’on se le dise, les espaces urbains ne sont pas très bons pour les oiseaux. En 2016, une étude menée en Suède suggérait que seulement deux semaines de présence en ville pouvaient réduire leur espérance de vie de manière irréversible. En 2018, une autre étude cette fois menée aux États-Unis s’était intéressée aux impacts de la pollution sonore sur le chant des oiseaux. Selon un communiqué de l’Université d’état de Washington (États-Unis) publié le 20 septembre 2023, ceux qui vivent en ville parmi ces animaux ont aussi des yeux 5 % plus petits que ceux qui vivent à la campagne ou encore ceux qui évoluent en ville, mais dans des zones moins éclairées.
Naturellement, les auteurs de l’étude estiment que les éclairages de la ville sont ici en cause. Les oiseaux vivant dans ces zones très éclairées se sont donc adaptés, ce qui n’est pas le cas des autres, notamment les oiseaux migrateurs.
Un nouvel impact involontaire sur les oiseaux
Dans le cadre de ces travaux, les scientifiques ont examiné environ 500 oiseaux des zones centrales et périphériques de la ville de San Antonio. Quatre espèces d’oiseaux sont concernées par ces observations, à savoir le troglodyte de Caroline (Thryothorus ludovicianus) et le cardinal rouge (Cardinalis cardinalis), des espèces sédentaires, ainsi que le viréo aux yeux blancs (Vireo griseus) et le passerin nonpareil (Passerina ciris), deux espèces migratrices. Les chercheurs ont mesuré et comparé la taille de leur corps et de leurs yeux ainsi que les variations de bruit et de lumière à différentes heures du jour et de la nuit dans plusieurs zones de la ville.
Selon les résultats, la taille du corps ne varie pas, mais celle des yeux change effectivement, permettant aux oiseaux de supporter la lumière quasi omniprésente dans certaines parties de la ville. Or, les oiseaux aux yeux plus grands pourraient être aveuglés dans ces zones et ainsi éprouver des difficultés pendant leur sommeil. Les auteurs de l’étude ne savent toutefois pas si ces adaptations aux éclairages urbains auront ou non des conséquences sur les oiseaux concernés. Néanmoins, il s’agit bien là d’un nouvel impact involontaire des humains sur la faune qui les entoure.
