(Agence Ecofin) - D’après la Banque mondiale, la Tunisie connaît une augmentation des déficits budgétaires et des besoins de financement, qui accentue les problèmes de viabilité de sa dette. Le pays reste très vulnérable aux chocs économiques mondiaux du moment.
La Banque mondiale prévoit un taux de croissance économique de 2,7% pour la Tunisie cette année, et encourage les autorités à mettre en place une réforme en vue de stabiliser l’économie. L’information émane d’un communiqué de presse de l’institution publié ce mercredi 7 septembre.
Ce taux est en dessous des 3% annoncés par la Banque, en avril dernier, dans son rapport de suivi de la situation économique de la Tunisie et reste également en dessous de la timide reprise économique de l’année dernière. Cette nouvelle prévision est due à l’aggravation des déficits budgétaires et commerciaux et à la pression subie par les finances publiques, à cause de la lenteur de la reprise économique post-covid, le retard pris dans la mise en œuvre de réformes clés et l'impact de la guerre en Ukraine.
La conjoncture mondiale marquée par l’inflation et la guerre en Ukraine a exacerbé les vulnérabilités existantes de l'économie tunisienne, dès les premiers mois de cette année. En conséquence, révèle la note d’information, l’'inflation dans le pays est passée de 6,7% en janvier à 8,1% en juin 2022, obligeant ainsi la Banque centrale à relever son taux directeur, pour la première fois depuis 2020.
« Le déficit commercial s'est creusé de 56 % au premier semestre 2022 atteignant 8,1 % du PIB, et le déficit budgétaire - poussé par l'augmentation des subventions énergétiques et alimentaires - devrait atteindre 9,1 % cette année contre 7,4 % en 2021 », explique en outre, l’institution de Bretton Woods.
La croissance économique de cette année sera soutenue principalement par la reprise du tourisme, du commerce après la covid-19, ainsi que par de solides performances des secteurs minier et de l'industrie légère. Pour améliorer ses performances économiques et préserver la stabilité macroéconomique, la Tunisie devra nécessairement mettre en œuvre des réformes structurelles, soutient la Banque mondiale.
Pour rappel, du fait de son déficit budgétaire dépassant les 9%, l'une des masses salariales du secteur public les plus élevées au monde, le pays maghrébin a été désigné par la banque américaine Morgan Stanley, dans un récent rapport, comme le pays africain le plus à risque de faire défaut sur sa dette.
Jean-Marc Gogbeu
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