Depuis plusieurs années, les astronomes traquent un étrange phénomène aux confins du système solaire. Plusieurs objets transneptuniens (TNOs) suivent des orbites anormalement alignées, comme influencées par une force gravitationnelle invisible. Pour certains chercheurs, cela ne peut signifier qu’une chose : une neuvième planète, plus grande que la Terre mais plus petite que Neptune, se cacherait dans les recoins les plus sombres de notre système solaire.
Si cette hypothèse est correcte, un instrument pourrait bientôt répondre à cette question : l’Observatoire Vera C. Rubin, un télescope de pointe situé au Chili. Avec son champ de vision inégalé et sa capacité à scruter le ciel nocturne dans ses moindres recoins, il promet de révolutionner notre compréhension de l’Univers.
Une planète fantôme qui intrigue les astronomes
L’idée d’une « Planète Neuf » ne date pas d’hier. En 2004, la découverte de Sedna, un objet aux confins du système solaire, a suscité des interrogations. Sedna suit une orbite extrêmement éloignée du Soleil, suggérant qu’une force gravitationnelle inconnue l’a positionné là.
D’autres découvertes ont renforcé cette hypothèse : en 2012, l’objet 2012 VP113 a été repéré, suivi par plusieurs autres corps ayant des trajectoires similaires. Ces anomalies orbitales sont trop marquées pour être dues au hasard ou à l’influence de Neptune. Selon les astronomes Konstantin Batygin et Mike Brown, un objet massif situé entre 200 et 700 unités astronomiques (AU) du Soleil pourrait être responsable de ces perturbations.
L’Observatoire Vera C. Rubin : une avancée décisive
L’un des plus grands obstacles à la découverte de Planète Neuf est sa distance énorme par rapport à nous, la rendant presque invisible avec les instruments actuels. L’Observatoire Vera C. Rubin, qui sera pleinement opérationnel en 2025, pourrait changer la donne.
Avec son appareil photo de 3,2 gigapixels, le plus grand jamais construit pour un télescope, cet observatoire pourra cartographier le ciel nocturne avec une précision inégalée. Il repérera non seulement des supernovae lointaines et des astéroïdes proches de la Terre, mais surtout des milliers de nouveaux objets transneptuniens.
Si Planète Neuf existe, elle pourrait apparaître sur l’une de ces images.
Quelles sont les autres explications possibles ?
Bien que l’hypothèse d’une neuvième planète soit séduisante, elle n’est pas la seule explication envisageable. Plusieurs théories ont été avancées pour expliquer ces orbites bizarres :
- Un disque de débris massifs : Une région dense en objets glacés pourrait suffire à déformer les trajectoires des TNOs.
- L’influence d’une étoile passée : Une étoile ayant frôlé le système solaire il y a des milliards d’années aurait pu perturber ces objets.
- Un trou noir primordial : Certains chercheurs ont même envisagé qu’une ancienne singularité de la taille d’un ballon de basket, mais extrêmement dense, pourrait être la cause des anomalies orbitales.
Un enjeu scientifique majeur
La confirmation de l’existence de Planète Neuf aurait d’innombrables implications pour l’astronomie et la planétologie. Non seulement elle révélerait une partie cachée de notre système solaire, mais elle permettrait également de mieux comprendre la formation des planètes dans d’autres systèmes.
La découverte d’une telle planète pourrait aussi fournir des indices sur l’histoire primordiale du système solaire et sur la manière dont les planètes se forment et migrent au fil du temps.
Conclusion : une réponse imminente ?
Les prochaines années seront déterminantes pour Planète Neuf. Si elle existe, les données recueillies par l’Observatoire Vera C. Rubin devraient en apporter la preuve.
Si, au contraire, aucune planète n’est détectée, les astronomes devront revoir leurs modèles et envisager d’autres explications aux étranges alignements observés.
Quoi qu’il en soit, une nouvelle ère de la découverte astronomique est sur le point de commencer, et elle pourrait bien révéler des secrets que nous n’aurions jamais imaginés.
