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Si la vie peut exister dans votre estomac, elle peut exister sur Mars. Voici à quoi elle pourrait ressembler.

Si la vie peut exister dans votre estomac, elle peut exister sur Mars. Voici à quoi elle pourrait ressembler.

  • lundi 3 mars 2025
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La question de savoir si la vie existe ailleurs dans l’Univers intrigue l’humanité depuis des siècles. De nombreuses générations de scientifiques ont cherché des réponses à ce mystère, explorant l’idée que d’autres formes de vie pourraient exister au-delà de notre planète, dans les profondeurs inaccessibles de l’espace. Et si la clé de cette réponse résidait dans un lieu inattendu, comme… notre propre estomac ? En effet, si des micro-organismes peuvent prospérer dans des conditions aussi extrêmes que celles présentes dans notre système digestif, pourquoi ne pourraient-ils pas également survivre sur Mars ou sur d’autres planètes aux environnements extrêmes ? 


Mars : une planète morte ou un ancien jardin fertile ?

Mars a longtemps été le terrain de rêve pour les chercheurs à la recherche de la vie extraterrestre. Grâce aux découvertes des rovers Perseverance et Curiosity, les scientifiques ont trouvé des indices fascinants qui suggèrent que la planète rouge pourrait avoir abrité des conditions favorables à la vie dans le passé. Les compositions chimiques et minérales observées par ces véhicules suggèrent que de l’eau liquide a coulé à sa surface il y a des milliards d’années. Cependant, aujourd’hui, Mars est un désert froid et sec, et ses conditions actuelles sont loin d’être accueillantes pour la vie telle que nous la connaissons.

Toutefois, l’histoire de la vie sur Terre nous enseigne une leçon importante : des formes de vie très simples peuvent exister dans des environnements bien plus extrêmes que ceux auxquels nous pensons. C’est là que les extrêmophiles, ces organismes capables de survivre dans des conditions hostiles sur Terre, entrent en jeu.

Les extrêmophiles : des survivants dans l’extrême

La Terre est habitée par des organismes capables de vivre là où aucun autre ne pourrait. Ces extrêmophiles existent dans des milieux où la chaleur, l’acidité ou la pression sont si extrêmes qu’ils auraient été considérés comme mortels pour la majorité des formes de vie. Prenons l’exemple des bactéries trouvées dans les sources chaudes du parc national de Yellowstone, où l’eau dépasse les 70°C. Certaines bactéries prospèrent même dans des environnements où les conditions sont de loin plus extrêmes que tout ce que nous pourrions imaginer sur Mars aujourd’hui.


Outre les sources d’eau chaude, les extrêmophiles peuvent être trouvés dans les profondeurs océaniques, où la pression est écrasante, ou dans des endroits très acides, comme le Rio Tinto en Espagne. Certains d’entre eux vivent même dans des environnements riches en sel, comme la mer Morte, ou dans des zones exposées à de fortes radiations. Ces découvertes ont ouvert une nouvelle voie dans la recherche de la vie extraterrestre : la vie pourrait ne pas avoir besoin de conditions aussi « habituelles » que l’eau liquide et des températures modérées pour prospérer.

La découverte de H. pylori : une surprise dans notre propre corps

Un autre exemple fascinant de vie dans des conditions extrêmes se trouve dans notre propre corps. En effet, une bactérie nommée Helicobacter pylori a été découverte dans l’estomac humain, un environnement incroyablement acide. Jusqu’à la découverte de H. pylori dans les années 1980, on pensait que rien ne pouvait vivre dans un endroit aussi hostile. L’estomac humain est en effet un terrain difficile avec des niveaux de pH aussi bas que ceux du vinaigre, des enzymes digestives puissantes et des mouvements constants dus à la digestion.

Cependant, cette bactérie a prouvé que la vie peut survivre dans des conditions inimaginables. Grâce à sa capacité à produire de l’ammoniac et à modifier son environnement immédiat pour le rendre plus favorable à sa survie, H. pylori est capable de se fixer sur la paroi de l’estomac en dépit de l’acidité ambiante. Cette capacité à résister dans un environnement si extrême nous montre que la vie peut s’adapter à des conditions bien plus sévères que ce que l’on imaginait.

Helicobacter Pylori vie Mars estomac
Helicobacter pylori. Crédits : Peddalanka Ramesh Babu

En somme, la recherche de la vie extraterrestre ne se limite pas à la recherche de petits hommes verts. Elle se tourne vers des formes de vie microscopiques, capables de prospérer dans des conditions extrêmes. Si la vie peut exister dans des environnements aussi hostiles que l’estomac humain ou les profondeurs volcaniques de la Terre, il n’y a aucune raison pour qu’elle ne puisse pas exister ailleurs, peut-être même sur Mars.

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