Dans une étude récente, les chercheurs affirment que la voix des humains fait bien plus peur aux animaux de la savane que les rugissements des lions. Cela revient à dire que l’homme est le prédateur le plus redouté dans ce milieu.
Des haut-parleurs dans la savane
La simple présence humaine dans la savane suffirait à faire frémir les animaux sauvages. Ceci est la conclusion d’une étude parue dans la revue Current Biology le 5 octobre 2023. Les chercheurs de l’Université Western Ontario (Canada) affirment que les voix humaines effraient encore plus les animaux sauvages que les rugissements et les grognements des lions.
Pour en venir à ces conclusions, les auteurs de ces travaux se sont rendus en Afrique du Sud, dans le réputé parc national Kruger. L’une des plus grandes populations de lions au monde s’y trouve. Les scientifiques ont alors installé des haut-parleurs ainsi que des caméras sur des arbres à une distance d’environ dix mètres des chemins que les animaux sauvages empruntent au quotidien, à proximité d’une vingtaine de points d’eau.
Dès lors que les animaux s’approchaient pour s’abreuver, les haut-parleurs diffusaient un des quatre types d’enregistrements audio disponibles. Ces enregistrements contenaient respectivement des cris d’oiseaux locaux, des rugissements de lion, des coups de feu s’accompagnant parfois d’aboiement de chiens ou encore de voix humaines discutant dans des dialectes locaux.

Une présence humaine jugée malveillante
L’étude a permis d’immortaliser pas moins de dix-neuf espèces de carnivores et d’herbivores au moyen d’environ 15 000 enregistrements vidéo et audio. Après écoute de ces enregistrements, les scientifiques se sont aperçus que les animaux fuyaient beaucoup plus lorsqu’ils entendaient des voix humaines. Plus précisément, ce taux de fuite est en moyenne 40 % plus important qu’avec les autres enregistrements. Soulignons aussi que les animaux ont très souvent abandonné le point d’eau convoité, même en pleine saison sèche. Ces travaux ont aussi permis d’observer que des animaux tels que les éléphants, les rhinocéros, les impalas, les girafes ou encore les léopards ont détalé deux fois plus souvent en entendant des voix humaines que lorsqu’étaient diffusés des rugissements de lion.
D’après Michael Clinchy, le principal auteur de l’étude, le parc national Kruger est pourtant une zone protégée, si bien que les animaux devraient en théorie ne pas avoir peur des humains. Toutefois, les humains seraient tous perçus de la même manière par la faune environnante, qu’il s’agisse de touristes ou de braconniers. D’une manière générale, les animaux perçoivent les humains comme une présence malveillante. Il existe toutefois une exception : les lions. Le roi de la jungle n’a en effet jamais détalé devant aucun enregistrement audio.
Les détails de l’étude sont à retrouver ici.