Dans un article scientifique, des astronomes de l’Observatoire de Paris ont récemment publié leurs calculs dont le but est de définir la masse de la Voie lactée, notre galaxie. Or, elle serait bien plus « légère » que prévu.
Une estimation bien inférieure à la précédente
Pour rappel, la Voie lactée contiendrait entre 200 et 400 milliards d’étoiles et plus de 100 milliards de planètes. Cette galaxie qui abrite notre Système solaire et donc la Terre aurait un diamètre compris entre 100 000 et 120 000 années-lumière. Certaines estimations peuvent même aller jusqu’à 200 000 années-lumière.
Dans un communiqué publié le 27 septembre 2023, l’Observatoire de Paris affirme quant à lui que la masse de la Voie lactée est désormais estimée à seulement 2,06 × 1 011 masses solaires. Pour rappel, la masse solaire est une unité de masse égale à la masse du Soleil, soit 1 047,56 masses de Jupiter ou encore 332 946,0487 masses de la Terre. Cette nouvelle étude a donc communiqué une estimation de la masse de la Voie lactée quatre à cinq fois inférieure à celle précédemment calculée.
Afin d’arriver à cette conclusion, les astronomes ont basé leurs calculs sur les données récoltées par Gaïa (voir image ci-après), un satellite dont la mission est de cartographier la Voie lactée. Soulignons que les chercheurs ont intégré les données du troisième et dernier catalogue de Gaïa publié en 2022, concernant les positions et déplacements d’environ 1,8 milliard d’étoiles.

Une étude controversée sur la Voie lactée
À l’aide de ces informations, les astronomes disent avoir identifié la vitesse de mouvement des corps célestes autour du centre de la Voie lactée et ainsi défini précisément sa courbe de rotation. Les résultats sont clairement loin des précédentes estimations. En effet, les auteurs de l’étude pensent que la courbe de rotation de la Voie lactée n’est pas plate. Pour eux, la courbe chute au-delà du disque de la Voie lactée, comme s’il n’y avait pas beaucoup de matière entre 50 000 et 80 000 années-lumière du centre galactique. Par ailleurs, les astronomes ont remis en cause le rapport entre matière lumineuse et matière noire. Les résultats laissent penser que notre galaxie pourrait contenir trois fois plus de matière noire que de matière lumineuse.
Sans surprise, cette étude prépubliée sur la plateforme arXiv le 22 septembre 2023 est à prendre avec des pincettes, ayant suscité la controverse. En effet, elle n’a pas encore été validée par des pairs. Or, cette « validation » pourrait ne jamais arriver dans la mesure où l’étude a été menée sur une partie réduite de la galaxie. Les estimations précédentes ont en revanche pris en compte des distances beaucoup plus importantes.