Dernièrement, l’ADEME a publié une étude portant sur l’éco-anxiété en France. Dans notre pays, pas moins de 4,2 millions de citoyens sont fortement touchés par ce phénomène et certains s’exposent même à des risques psychopathologiques.
Un risque de psychopathologie pour 1% des français
Pour rappel l’éco-anxiété est un terme introduit à la fin des années 1990, désignant une peur par anticipation d’un événement catastrophique environnemental. Il est également possible de parler de détresse mentale face aux enjeux environnementaux. Plus précisément, il s’agit d’un sentiment naissant de l’urgence climatique et des risques pesant sur les écosystèmes mais également, de la crainte d’effets définitifs sur les vies de chacun. Les symptômes sont les suivants : anxiété généralisée, troubles alimentaires, troubles du sommeil, dépression ou encore, impacts sur les relations sociales.
L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) a publié un rapport sur l’éco-anxiété en France le 15 avril 2025. L’étude menée par l’Observatoire de l’Eco-anxiété (OBSECA) avait pour objectif de diagnostiquer les symptômes menaçant la santé mentale et donner des pistes permettant une prise en charge de ce phénomène.
Ces travaux faisant appel à la méthode par quota a réuni 998 Français âgés de 15 à 64 ans, du 26 août au 4 septembre 2024. Selon les résultats, 75% de la population française n’est pas (ou très peu) ou peu éco-anxieuse et 15%, moyennement éco-anxieuse. Citons ensuite les fortement éco-anxieux et les très fortement éco-anxieux (environ 10% au total). Enfin, moins d’1% des français – soir environ 420 000 personnes – se situent dans la dernière catégorie : les personnes risquant de basculer vers une psychopathologie de type trouble anxieux ou dépression réactionnelle.

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Crédits : Mapo / iStockVers une prise en charge de l’éco-anxiété ?
Soulignons tout de même que, si l’éco-anxiété n’est pas une maladie en soi, celle-ci peut toutefois rendre malade. De plus, il faut tout de même savoir que le phénomène touche davantage les 25-34 ans, les femmes, les personnes ayant fait des études universitaires ainsi que les citadins. Pour les auteurs du rapport, il est important d’identifier des pistes permettant une prise en charge de l’éco-anxiété et ce, à des échelles différentes (individuel, collectif et sociétal).
Cette prise en charge aurait pour but de donner la possibilité à ces personnes de dépasser la charge émotionnelle en lien avec leurs inquiétudes environnementales et éventuellement, de passer à l’éco-action. Ainsi, ces individus basculeraient d’un état d’anxiété profond à une attitude plus positive et utile. En effet, le fait est que les éco-anxieux sont généralement « éco-clairvoyants », c’est à dire conscients des risques futurs mais également, des actions à mener pour plus de résilience face aux crises à venir.