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Pourquoi l’US Army pense-t-elle pouvoir développer des structures biomécaniques dans l’espace ?

Pourquoi l’US Army pense-t-elle pouvoir développer des structures biomécaniques dans l’espace ?

  • lundi 17 mars 2025
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L’armée des États-Unis réfléchit à créer des structures spatiales qui s’inspirent des plantes, des champignons et des bactéries. Il est ici question de constructions biomécaniques à cultiver en microgravité à l’aide d’organismes biologiques. Mais un tel projet est-il crédible ?


Des infrastructures spatiales biomécaniques

L’Agence pour les projets de recherche avancée de défense des États-Unis (DARPA) a publié une notice sur la plateforme gouvernementale SAM.gov le 25 février 2025. Le document présente une innovation dans le domaine de la biomécanique, une science qui étudie les propriétés mécaniques des organismes vivants. Pour rappel, le meilleur exemple de biomécanique est la conception d’exosquelettes qui ont pour but de soutenir le quotidien de personnes en situation de handicap.

Concrètement, la DARPA réfléchit à la possibilité de bâtir des structures spatiales qui ont recours à des organismes biologiques tels que des plantes, des champignons et des bactéries. L’objectif est ici de « cultiver » en microgravité des constructions biomécaniques comme des câbles d’ascenseurs spatiaux, des antennes de télescope ou encore des filets de collecte de débris spatiaux (voir image ci-après). Il est également question de possibles modules pour équiper de futures stations spatiales.

Plus précisément, la DARPA pense à mettre au point des infrastructures spatiales résistantes et légères en utilisant des matériaux biologiques. L’objectif serait d’imiter certains processus naturels comme la croissance des racines des plantes ou encore le développement de réseaux souterrains de champignons. Des matériaux mécaniques viendraient néanmoins soutenir ces structures afin d’orienter leur pousse dans les directions souhaitées. On parle alors de croissance directionnelle.


filet debris spatial
Crédits : capture YouTube / Surrey Nanosats SSC Mission Delivery Team

Des applications encore loin de voir le jour

Pour les responsables de ce projet en devenir, une telle initiative permettrait de limiter, voire d’éviter les habituels transports de matériaux et composants depuis la Terre. Il faut dire que ce type de transport coûte des milliards de dollars et consomme des milliers de tonnes de carburant. D’autres projets proposent également des alternatives, notamment grâce à l’utilisation du régolithe lunaire, une ressource locale, à des fins de construction.

Néanmoins, le chemin reste encore long. En effet, la création de structures à grande échelle entièrement cultivées dépasse les technologies humaines existantes (du moins pour l’instant). Par ailleurs, la croissance directionnelle à de telles échelles a seulement été démontrée chez certains organismes multicellulaires comme les arbres, jamais en ce qui concerne des organismes unicellulaires.

Enfin, il est également possible d’évoquer les conditions de l’environnement spatial, ce qui ajoute des difficultés loin d’être négligeables, si bien qu’appliquer artificiellement un processus de croissance directionnelle représente un sérieux défi. En effet, l’absence de gravité dont dépendent de très nombreuses formes de vie pour s’orienter est un obstacle de taille. Et même si cette croissance pouvait être contrôlée en microgravité, l’activité biologique est de fait incompatible avec les conditions que l’on trouve dans l’espace.

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