Le célibat est un choix de vie de plus en plus répandu dans nos sociétés modernes. Une question se pose alors : quel impact ce statut relationnel a-t-il sur notre personnalité et notre bien-être émotionnel à long terme ? Des études récentes nous offrent des éclairages intéressants sur les traits de personnalité des célibataires de longue durée. L’une d’elles, menée auprès de plus de 77 000 participants de plus de 50 ans dans 27 pays européens et en Israël, a permis de mieux comprendre les liens entre le célibat à vie et les cinq grands traits de personnalité.
L’extraversion : un facteur déterminant pour la vie de couple
L’extraversion est l’un des traits de personnalité qui peut avoir un impact significatif sur le statut relationnel. Les personnes extraverties sont généralement sociables, énergiques et aiment être entourées d’autres personnes. Elles sont plus enclines à rencontrer de nouvelles personnes, à nouer des relations sociales et à engager des interactions.
L’étude a montré que les célibataires de longue date avaient tendance à avoir des niveaux d’extraversion plus faibles que ceux des personnes en couple. Cela peut s’expliquer par le fait que les individus extravertis, en raison de leur nature sociale et ouverte, sont plus susceptibles de créer des liens affectifs et de s’engager dans des relations. À l’inverse, les personnes moins extraverties préfèrent souvent des cercles sociaux plus restreints, ce qui peut limiter les opportunités de rencontre et rendre plus difficile le passage à une relation de couple.
L’ouverture : la curiosité intellectuelle et émotionnelle
L’ouverture à de nouvelles expériences est un trait de personnalité fréquemment observé chez ceux qui cherchent activement à nouer des relations ou à se connecter avec les autres. Il désigne la capacité d’une personne à explorer des idées nouvelles, à apprécier les arts ou à se lancer dans des expériences inédites, tant sur le plan intellectuel qu’émotionnel.
Dans le cadre de l’étude, il a été observé que les célibataires de longue date affichaient des niveaux d’ouverture légèrement inférieurs à ceux des personnes en couple. Ce constat suggère que, bien que les célibataires puissent être curieux et ouverts à de nouvelles expériences, leur tendance à explorer et à s’engager dans des relations profondes est moins marquée. En revanche, les personnes en couple pourraient se sentir davantage stimulées à engager des échanges et à vivre des expériences partagées, souvent motivées par leur engagement émotionnel.
La conscience professionnelle : entre organisation et stabilité émotionnelle
La conscience, qui fait référence à l’organisation, la responsabilité et la capacité à suivre des règles, est également un trait important dans cette étude. Les célibataires de longue date ont montré des scores légèrement inférieurs à ceux des personnes en couple en matière de conscience. Cependant, ces différences sont faibles, et elles pourraient être attribuées à des aspects spécifiques du mode de vie des célibataires.
Les personnes en couple peuvent être amenées à adopter une organisation plus stricte, notamment pour gérer les tâches ménagères et les responsabilités familiales. En revanche, les célibataires peuvent avoir une plus grande flexibilité et une organisation moins contraignante, ce qui leur permet d’avoir plus de temps pour des activités personnelles. Cependant, ce manque d’organisation structurée n’empêche pas les célibataires de réussir dans d’autres aspects de leur vie, comme le travail ou les projets personnels.
L’agréabilité : une relation à l’empathie et à la coopération
L’agréabilité fait référence à la capacité d’une personne à coopérer, être empathique, et faire preuve de bienveillance dans ses interactions avec les autres. Les personnes agréables ont tendance à éviter les conflits et à s’adapter aux besoins des autres.
L’étude révèle que les célibataires de longue date tendent à avoir des scores plus bas en matière d’agréabilité. Cela peut s’expliquer par le fait que les célibataires peuvent privilégier leur indépendance et leur espace personnel, parfois au détriment de l’empathie ou de l’adaptabilité nécessaires dans une relation de couple. Les personnes agréables, en revanche, sont souvent plus enclines à s’engager dans des relations sérieuses, car elles sont disposées à faire des compromis et à répondre aux besoins émotionnels de leurs partenaires.
Le névrosisme : stabilité émotionnelle et gestion du stress
Le névrosisme mesure la stabilité émotionnelle d’une personne et sa capacité à gérer le stress et les émotions négatives. Les célibataires de longue date ont des scores plus élevés en névrosisme, ce qui peut indiquer une plus grande tendance à l’anxiété, la dépression, ou la susceptibilité aux émotions négatives.
Ce trait de personnalité est particulièrement important à considérer dans le contexte du célibat. Le fait de ne pas avoir de partenaire avec qui partager ses émotions ou ses préoccupations peut amplifier les sentiments de solitude ou d’incertitude, ce qui peut affecter le bien-être émotionnel à long terme. Toutefois, les célibataires ne ressentent pas nécessairement ces émotions négatives de façon constante, et beaucoup ont trouvé des moyens de gérer leurs émotions de manière indépendante.
Le célibat et l’évolution des normes sociales
Les résultats de l’étude ne signifient pas nécessairement que le célibat à vie entraîne un malaise émotionnel permanent. La société évolue et les normes de bien-être changent, en particulier parmi les générations plus jeunes. Les attentes en matière de mariage et de vie de couple diminuent, et de plus en plus de personnes optent pour des relations plus flexibles, comme les « situationships », un terme popularisé par la génération Z pour désigner des relations moins définies.
Le célibat, aujourd’hui, est loin de représenter une condition triste ou solitaire. Il s’agit de plus en plus d’une option de vie choisie activement, où la quête de l’épanouissement personnel prime sur les pressions sociales liées au couple. Ce phénomène pourrait même entraîner une évolution dans les traits de personnalité des futurs célibataires, redéfinissant ainsi les relations humaines dans les années à venir.
