La sonde OSIRIS-REx de la NASA s’apprête à livrer sa capsule d’échantillons prélevés sur l’astéroïde Bennu il y a trois ans. Il s’agit de l’une des parties les plus risquées de cette incroyable mission. On vous propose un petit aperçu du déroulé des opérations étape par étape.
Rentrée atmosphérique
Le vaisseau spatial OSIRIS-REx va livrer sa capsule d’échantillons ce dimanche 24 septembre, complétant ainsi un voyage de sept ans. Pour rappel, il s’agit de la première mission de la NASA visant à récupérer des matériaux de surface d’un astéroïde. Le 20 octobre 2020, après avoir observé minutieusement la topographie d’un objet nommé Bennu depuis l’orbite, OSIRIS-REx était descendue en surface pour capturer pas moins de 250 grammes de matière. Désormais, la sonde s’apprête à vivre l’un des aspects les plus difficiles de sa mission : la rentrée atmosphérique.
La NASA mettra sous tension OSIRIS-REx tôt le matin du 24 septembre. L’objectif sera de s’assurer que la trajectoire et l’orientation de la sonde soient alignées de manière à pouvoir larguer la capsule. Le moindre écart pourrait en effet faire plonger la capsule à des vitesses trop importantes pour qu’elle soit freinée suffisamment.
Si tout se passe comme prévu, la capsule se séparera du vaisseau à 12 h 42 (heure de paris) à une altitude d’environ 100 000 km au-dessus de la Terre. Elle devrait ensuite atteindre la haute atmosphère terrestre environ quatre heures plus tard, à 16 h 42 (heure de Paris). Dès lors, la sonde filera à la vitesse vertigineuse de 43 450 km/h.
Naturellement, la coque protectrice entourant la capsule est façonnée de telle manière que l’atmosphère ralentira sa descente sans qu’elle se désintègre sous la friction de l’air.


Déploiement des parachutes
Environ deux minutes après avoir commencé à fendre l’atmosphère terrestre, un premier parachute de freinage se déploiera pour permettre à la capsule de passer de vitesses hypersoniques à des vitesses subsoniques. La capsule devrait entrer dans l’espace aérien du champ d’essai et d’entraînement du ministère de la Défense (DoD) de l’Utah vers 16 h 46 (heure de Paris). Dès lors, elle se trouvera à environ 16 km d’altitude.
Quatre minutes plus tard, le parachute principal se déploiera à environ 1,6 kilomètre au-dessus du sol. Cette manœuvre permettra un atterrissage en douceur dans une zone de récupération de 58 kilomètres sur 14 kilomètres.


Atterrissage et récupération
La dernière partie de la descente va durer cinq minutes au cours desquelles la capsule sera ralentie à 17,7 km/h. L’atterrissage est prévu à 16 h 55.
Dès lors, une équipe se chargera de contrôler la sécurité de la zone d’atterrissage. L’intégrité structurelle de la capsule sera aussi vérifiée. Ensuite, elle sera transportée vers une salle blanche mobile à proximité. Il sera aussi question de prélever des échantillons de sol sur le site d’atterrissage pour aider à exclure la possibilité de contamination du matériel extraterrestre.
À l’intérieur de la salle blanche, les techniciens accèderont au conteneur scellé des échantillons. Ces derniers seront ensuite envoyés au Johnson Space Center (JSC) de la NASA, à Houston. Les trois quarts de ce matériel seront conservés par l’équipe d’OSIRIS-REx. Le reste sera partagé.
Nous savons notamment que l’Agence spatiale canadienne obtiendra 4 % de ces échantillons en échange de sa contribution à l’instrument altimètre laser d’OSIRIS-REx. L’Agence japonaise d’exploration aérospatiale (JAXA) en obtiendra quant à elle 0,5 %. Il y a quelques mois, la JAXA avait en effet partagé un peu de ses échantillons de l’astéroïde Ryugu avec l’agence américaine dans le cadre de sa mission Hayabusa 2.