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Nos ancêtres mangeaient le cerveau de leurs ennemis il y a 18 000 ans

Nos ancêtres mangeaient le cerveau de leurs ennemis il y a 18 000 ans

  • lundi 10 février 2025
  • 22

Dans une grotte de Pologne, des chercheurs ont mis au jour des traces de cannibalisme, dont la pratique aurait été motivée par la guerre. Il y a environ 18 000 ans, ces groupes humains consommaient le cerveau et peut-être même d’autres parties du corps de leurs ennemis vaincus après les avoir tués.


Une découverte archéologique fascinante

La grotte de Maszycka, située près de Cracovie, est le théâtre de cette découverte stupéfiante. En 2023, des chercheurs ont analysé des restes humains découverts dans ce site archéologique datant de la période magdalénienne, il y a environ 18 000 ans. Ces os appartiennent à au moins dix individus : six adultes et quatre enfants. L’équipe de scientifiques a utilisé des techniques avancées, telles que la microscopie 3D, pour examiner les marques de coupures et les fractures sur ces os.

Ce qu’ils ont trouvé est saisissant : 68 % des os présentent des traces de blessures spécifiques qui ne peuvent être attribuées ni aux animaux carnivores ni à un accident. Il ne s’agit pas de lésions dues à un acte de violence directe, mais des traces d’une exploitation méthodique du corps humain après la mort.

Des preuves de cannibalisme de guerre

Les marques observées sur les os sont multiples : des coupures liées au scalpage, à l’ablation des oreilles, de la mâchoire, ainsi que des fractures intentionnelles des crânes. Les chercheurs ont également identifié des traces d’écharnage sur les os des épaules, des bras et des jambes. Toutefois, c’est surtout l’extraction du cerveau qui a retenu l’attention. Les fractures le long des sutures crâniennes suggèrent en effet que les corps étaient dépecés de manière spécifique pour extraire cette partie du crâne, souvent considérée comme un aliment riche en calories et en nutriments.


La localisation et la fréquence de ces marques laissent peu de place au doute : ces blessures étaient volontairement infligées dans le but de consommer des parties du corps humain, et non pas pour un simple rituel funéraire ou une dégradation des restes. Les chercheurs ont exclu l’idée d’une consommation liée à la survie, notamment en raison du contexte de cette époque où les populations étaient en forte croissance et où la famine semble peu probable.

grotte de Maszycka cerveau
Une mâchoire humaine et un fragment d’omoplate gauche de la grotte de Maszycka, en Pologne Crédits : Institut Català de Paleoecologia Humana i Evolució Social

Une pratique de guerre ?

Le cannibalisme observé dans la grotte de Maszycka semble s’inscrire dans un contexte de violence intergroupe. Si ce n’était pas un acte de survie, cela pourrait être une forme de cannibalisme de guerre. Lors de batailles ou de conflits entre groupes, la consommation du cerveau des ennemis morts pourrait avoir été utilisée pour marquer la victoire, humilier l’adversaire ou encore pour symboliser la prise de pouvoir sur les vaincus.

Les restes humains retrouvés dans la grotte semblent également appartenir à une unité familiale complète, ce qui suggère qu’un groupe entier aurait pu être attaqué, maîtrisé, puis cannibalisé. Cette pratique violente pourrait également refléter des croyances culturelles et des rituels complexes où manger les ennemis morts aurait pu revêtir une signification spirituelle ou symbolique.


Une fenêtre sur les sociétés préhistoriques

Ce que cette découverte nous apprend sur les sociétés préhistoriques dépasse la simple question du cannibalisme; elle nous donne un aperçu de la violence et des tensions sociales qui pouvaient exister à cette époque. En Europe, pendant la période magdalénienne, les groupes humains étaient de plus en plus nombreux, ce qui créait des pressions sur les ressources et pouvait engendrer des conflits. Le cannibalisme de guerre ciblant le cerveau pourrait être un reflet de ces luttes pour la survie, où chaque victoire avait une valeur symbolique et matérielle, permettant aux vainqueurs de se nourrir des restes de leurs ennemis.

Les chercheurs rappellent également que ce n’est pas le seul site où de telles pratiques ont été observées. D’autres découvertes similaires en Europe suggèrent que le cannibalisme n’était pas un phénomène isolé, mais pourrait avoir fait partie intégrante de certaines cultures préhistoriques. Ces rites barbares témoignent de sociétés marquées par des pratiques violentes, où les frontières entre la vie, la guerre et la mort étaient floues.

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