Un mystérieux navire aperçu sur un chantier naval de Guangzhou (Canton) suscite de nombreuses spéculations. D’apparence similaire à un sous-marin, cet engin pourrait être bien plus qu’un simple bâtiment submersible. De récents rapports indiquent qu’il s’agirait potentiellement du plus grand drone sous-marin jamais construit, un projet qui s’inscrit dans la volonté de la Chine de moderniser sa flotte militaire et d’accroître ses capacités stratégiques sous-marines.
Un sous-marin sans équipage repéré sur un chantier naval
L’analyse d’images satellite révèle un navire aux dimensions estimées à 45 mètres de long et 5 mètres de large. Si ces proportions correspondent à celles d’un petit sous-marin, son apparence intrigue les experts. En effet, l’engin semble dépourvu de kiosque, cette structure surélevée caractéristique des sous-marins classiques qui sert de passerelle et d’abri pour l’équipage. Son absence suggère fortement que ce navire n’a pas vocation à embarquer des marins et qu’il pourrait être un drone sous-marin piloté à distance.
L’essor des drones sous-marins dans les conflits modernes
L’intérêt croissant pour les drones sous-marins s’explique par leur efficacité démontrée dans des conflits récents. Par exemple, l’Ukraine a su tirer parti de drones maritimes pour frapper la flotte russe en mer Noire, poussant Moscou à relocaliser ses bâtiments stratégiques vers Novorossiïsk. L’usage combiné de ces drones avec des missiles de longue portée a changé la donne en matière de guerre navale.
Les avantages des drones sous-marins :
- Discrétion absolue : Absence d’équipage signifie moins de contraintes en termes de ventilation et d’espace, permettant des designs plus furtifs.
- Autonomie accrue : Les drones peuvent rester en mission plus longtemps sans contraintes humaines.
- Coût réduit : Moins cher à produire et à exploiter qu’un sous-marin avec équipage.
- Polyvalence stratégique : Missions de reconnaissance, frappes sous-marines, surveillance des zones contestées.
Un projet qui surpasse son équivalent américain
Si les soupçons se confirment, ce drone sous-marin chinois dépasserait largement les dimensions des drones similaires en développement aux États-Unis, comme l’Orca XLUUV de Boeing, qui mesure entre 6 et 8 fois moins que l’engin chinois. L’Orca XLUUV, financé par la marine américaine, est un drone sous-marin conçu pour des missions de surveillance, de pose de mines et de collecte de renseignements.
Le chantier naval de Guangzhou, qui serait à l’origine de cette nouvelle machine, a déjà produit plusieurs drones navals, notamment le JARI USV, un drone de surface destiné aux opérations de surveillance et de combat. Il ne serait donc pas surprenant que Pékin poursuive sur cette lancée avec une version sous-marine bien plus imposante.
Quelle utilisation pour ce drone sous-marin géant ?
L’absence d’informations officielles laisse place à plusieurs hypothèses quant à l’usage de cet engin :
| Hypothèse | Explication |
|---|---|
| Drone de combat autonome | Utilisé pour la défense des eaux territoriales et des frappes ciblées |
| Véhicule de reconnaissance | Collecte d’informations et surveillance sous-marine |
| Sous-marin de pose de mines | Capable de miner des zones stratégiques |
| Exploration des grandes profondeurs | Potentiellement dédié à la recherche scientifique ou militaire sous-marine |
Une nouvelle ère pour la guerre navale ?
La montée en puissance des drones sous-marins pourrait bouleverser les stratégies militaires actuelles. Ils permettent aux puissances navales de mener des opérations discrètes, de minimiser les risques humains et de développer une présence maritime continue sans nécessiter de coûteux équipages permanents.
Avec des projets aussi ambitieux, la Chine montre qu’elle entend bien se positionner en leader dans la guerre technologique sous-marine. Une avancée qui ne manquera pas d’inquiéter les forces occidentales et de redéfinir les rapports de force en mer de Chine et au-delà.
