En 2022, les chercheurs d’une étude australienne affirmaient que mettre les doigts dans son nez augmenterait les risques de développer la maladie d’Alzheimer. Cependant, plusieurs experts ont depuis communiqué leur scepticisme.
Alzheimer et le curage de nez : une étude source d’inquiétude
Pour rappel, la maladie d’Alzheimer est une maladie neurodégénérative du tissu cérébral incurable à ce jour, bien que les recherches se poursuivent. Cette maladie engendre la perte progressive et irréversible des fonctions mentales, et notamment la mémoire. Il s’agit ici de la cause la plus fréquente de démence chez les humains, avec environ quatorze millions de cas en Europe et 25 % des cas à l’échelle mondiale.
En février 2022, une étude parue dans la revue Scientific Reports et un communiqué officiel de l’Université Griffith (Australie) ont été sources d’inquiétude. Selon les chercheurs, se curer le nez avec les doigts augmenterait les risques de développer la maladie d’Alzheimer. Les auteurs y affirment en effet que des bactéries, virus et champignons qui se trouvent sur des doigts mal nettoyés pourraient infecter le système nerveux central par le biais des nerfs olfactifs et trijumeaux. Les recherches mentionnent la bactérie Chlamydia pneumoniae, habituellement responsable de pneumopathies atypiques communautaires. Les chercheurs avaient alors conseillé de laver ses mains avant de s’adonner à cette habitude.
Une idée hautement improbable
Dans un article publié le 11 février 2025, le magazine New Atlas a interrogé Bryce Vissel, neuroscientifique à l’Université de Nouvelle-Galles du Sud (Australie). Il a affirmé que l’idée que les infections bactériennes pourraient jouer un rôle dans la démence et que ces infections pourraient se propager du nez au cerveau sont des domaines de recherche intéressants. En revanche, il s’agit d’une idée hautement spéculative. En effet, absolument rien ne prouve aujourd’hui que se curer le nez peut jouer un rôle dans l’apparition de la maladie d’Alzheimer. Pour l’expert, l’étude suscite des craintes injustifiées.
L’article a également donné la parole à Nikki-Anne Wilson, chercheuse doctorante à Neuroscience Research Australia (NeuRA). Pour l’heure, il existe de plus en plus d’éléments hypothétiques qui indiquent que les inflexions (comme le doigt dans le nez) pourraient jouer un rôle dans certaines maladies neurodégénératives. En revanche, il existe un immense pas à franchir pour pouvoir affirmer avec conviction que se curer le nez augmente les risques d’Alzheimer.
Enfin, il faut savoir que l’étude de 2022 se basait sur des tests pratiqués sur des souris ainsi que sur un modèle ayant simulé des lésions nasales. Ainsi, l’idée que mettre les doigts dans son nez engendre la maladie d’Alzheimer est hautement improbable, en tout cas pour l’instant.
