(Agence Ecofin) - Au Maroc, l’OCP est le fleuron de l’économie. Déjà centenaire, le groupe représente plus que jamais un pilier de l’influence du Royaume en Afrique ainsi qu’une source importante de revenus pour l’Etat, son principal actionnaire.
Au Maroc, l’Office chérifien des phosphates (OCP) versera dans le cadre de son exercice financier 2021, une enveloppe de 8,1 milliards de dirhams (836 millions $) au gouvernement qui détient 95 % de son capital. C’est ce qu’a annoncé l’entreprise dans un communiqué publié le jeudi 24 mars.
A l’origine de cette rémunération historique, la performance exceptionnelle réalisée par la compagnie durant l’année écoulée. En effet, l’OCP a affiché un chiffre d’affaires de 84,3 milliards de dirhams (8,7 milliards $) soit une hausse de 50 % par rapport à celui de l’exercice précédent grâce à l’amélioration des prix des engrais (surtout du phosphate diammonique-DAP) tout au long de l’année.
Par ailleurs, l’EBITDA a bondi de 94 % à 36,3 milliards de dirhams (3,7 milliards $). D’après Mostafa Terrab (photo), PDG du groupe, cette progression combinée aux efforts pour l’accroissement de l’efficacité de la production a permis à la société de contrebalancer l’impact de la flambée des coûts des intrants.
Si globalement, cette performance vient témoigner de l’importance de l’OCP pour les autorités marocaines, certains analystes estiment que la compagnie devrait encore connaître une embellie cette année avec la hausse des cours des engrais, liée au conflit entre la Russie et Ukraine.
Le fleuron de l’économie marocaine pourrait notamment renforcer ses envois vers le Brésil qui voit actuellement son approvisionnement auprès de la Russie perturbé. Le pays sud-américain qui importe la quasi-totalité de ses engrais azotés de Russie en est également principal acheteur d’engrais phosphaté.
Pour rappel, l’OCP possède 73 % des réserves mondiales de phosphate, selon les estimations de l’Institut américain d’études géologiques. Le groupe représente le plus grand producteur mondial de phosphate et de ses dérivés, avec près de 30 % du marché mondial.
Espoir Olodo
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