La viande est souvent considérée comme la première cause de pollution liée à notre alimentation. Mais la consommation de poisson n’est pas plus écologique. Pour quelles raisons ?
La viande pollue, tout comme le poisson
La consommation de viande présente un impact environnemental significatif pour de nombreuses raisons. Parmi elles :
- Émissions de gaz à effet de serre (GES) : l’élevage bovin est l’une des principales sources d’émissions de GES, en particulier de méthane, ce gaz puissant produit par le bétail lors de sa digestion et via ses excréments (qui dégagent également du dioxyde de carbone).
- Surexploitation des ressources naturelles : de vastes étendues de terres sont nécessaires pour le pâturage et la culture de nourriture dédiée aux animaux, ainsi que d’importantes quantités d’eau.
- Déforestation : dans certaines régions, notamment en Amérique du Sud, les forêts sont défrichées pour créer de nouvelles terres agricoles destinées au bétail. La déforestation présente de graves conséquences pour la biodiversité et contribue aux émissions de GES.
- Pollution de l’eau : la grande quantité de déchets d’élevage peut contaminer les cours d’eau et les nappes phréatiques (nitrates, phosphates, bactéries pathogènes, etc.).
- Utilisation d’antibiotiques : nombreuses sont les exploitations qui utilisent des antibiotiques pour favoriser la croissance des animaux d’élevage et prévenir les maladies.
- Déchets émetteurs de GES : les importantes quantités de déchets produits par l’élevage intensif produisent des GES, voire des problèmes de santé pour les communautés.
- Consommation d’énergie : le processus de transformation ainsi que la réfrigération et le transport génèrent une pollution non négligeable.

Consommer du poisson n’est pas moins impactant pour l’environnement que manger de la viande
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la consommation de poisson et autres produits de la mer n’est pas plus durable que la viande. En voici les principales raisons :
La surpêche, une pratique très polluante
Dans de nombreuses régions du monde, la pêche commerciale est pratiquée de manière intensive. Les poissons sont ainsi pêchés à un rythme supérieur à leur capacité de reproduction, entraînant une réduction des populations, voire un effondrement des « stocks ». Sans compter le pétrole déversé dans les profondeurs par les bateaux de pêche motorisés.

De nombreux dommages à l’écosystème
Les techniques de pêche modernes comme le chalutage de fond* provoquent souvent des dommages considérables aux écosystèmes marins. Les habitats naturels essentiels pour la reproduction des espèces marines sont en effet régulièrement abîmés ou détruits lors de la pêche au chalut, mettant en danger toute la biodiversité.
Selon une étude datant de 2021, « la perturbation des réserves en carbone provoquées par le chalutage de fond pourrait augmenter l’acidification des mers, réduire la capacité d’absorption du CO2 par l’océan et contribuer à son accumulation dans l’atmosphère ».
*Technique de pêche consistant à racler les fonds marins à l’aide de grands filets en forme d’entonnoir. Le chalutage libèrerait entre 0,6 et 1,5 gigatonnes de CO2 chaque année.
Des prises accidentelles
Lors de la pêche commerciale, de nombreuses variétés de poissons sont capturées accidentellement. Ces prises « accessoires » incluent parfois des espèces marines menacées ou en voie de disparition.

Une pollution des fonds marins
Du fait des activités humaines, notamment la pêche, les océans recèlent de nombreux polluants. Métaux lourds, produits chimiques industriels, filets et autres débris en plastique… Autant d’objets et de substances nocives qui s’accumulent dans le corps des poissons et mammifères marins, favorisant les maladies ou provoquant leur mort.
Qu’en est-il de l’aquaculture ?
Bien que l’aquaculture puisse apparaître comme une alternative à la surpêche, cette pratique soulève toutefois de nombreux enjeux. L’élevage de poissons nécessite en effet de grandes quantités de nourriture, pouvant alors entraîner une surpêche dédiée à l’alimentation de ces mêmes poissons. On semble tourner en rond…
