PIA AFRICA
Rechercher
Ajouter
Les tardigrades ont acquis les gènes d’autres espèces pour devenir quasi indestructibles

Les tardigrades ont acquis les gènes d’autres espèces pour devenir quasi indestructibles

  • vendredi 21 février 2025
  • 25

Extrêmophiles, les tardigrades sont dotés d’une résistance à toute épreuve. Selon certaines recherches, les capacités hors normes de ces animaux minuscules proviendraient des gènes d’autres espèces récupérés au fil du temps.


Un animal hors norme

Les tardigrades reviennent assez souvent dans la presse scientifique. Il faut dire que malgré une taille très réduite, entre 0,1 à environ 1 mm, les oursons d’eau peuvent survivre dans des environnements extrêmement hostiles. Ces animaux peuvent en effet supporter des températures de −272 à +150 °C et des pressions jusqu’à 6 000 bar. Ils peuvent aussi survivre dans des milieux anhydriques, au vide spatial, à une exposition aux rayons ultraviolets ou X et même à des coups de feu et ont survécu brillamment à la plus grande extinction massive de la Terre il y a environ 250 millions d’années.

Cela s’explique par le fait que les tardigrades peuvent entrer en cryptobiose. Il s’agit d’un état entre la vie et la mort, plus précisément une capacité à se déshydrater totalement pour ensuite revenir à la normale. Dans cet état, il est impossible de détecter un quelconque signe de vie chez ces créatures. Selon diverses recherches, ces animaux sont capables de se miniaturiser jusqu’à 38 % de leur volume et développent une structure protectrice autour de leurs cellules. Néanmoins, d’autres espèces de tardigrades affichent d’autres taux, ce qui suggère que ces organismes résistent à des stress habituellement mortels pour les autres animaux, mais le font peut-être avec des outils différents.

tardigrade
Crédits : Videologia / iStock

Des transferts horizontaux de gènes

Dès 2016 ont eu lieu les premiers séquençages de génomes de tardigrades. Ces analyses ont débouché sur l’identification des outils génétiques qui leur permettent de résister aux environnements extrêmes. Les généticiens pensent que ces gènes ont été obtenus par ces animaux auprès d’autres espèces grâce à des transferts horizontaux. Par exemple, les chercheurs d’une étude franco-japonaise publiée dans la revue PLOS ONE en juin 2024 ont décrit une nouvelle espèce de tardigrade. Cette dernière aurait acquis un gène d’une bactérie qui lui permet de se protéger contre des doses habituellement mortelles de rayons X.


Cependant, il semble qu’une grande partie des gènes obtenus par les tardigrades ne soient pas identifiables. Sur Terre depuis environ 600 millions d’années, ces animaux ont certainement récupéré des gènes d’espèces aujourd’hui disparues. En effet, les tardigrades ont tout de même survécu à cinq extinctions majeures.

Certains des gènes identifiés portent des noms curieux comme SAHS, MAHS, TDPs, LEA, Doda1, Trid1 ou encore CAHS. Les chercheurs les ont placés dans des cellules humaines ou de plantes, levures et bactéries, et ils ont alors démontré une résistance aux rayons X, aux rayons ultraviolets ou encore à de puissants oxydants. À l’avenir, ces gènes pourraient notamment permettre de protéger certains médicaments de la déshydratation, comme les vaccins, et se passer d’équipements encombrants et coûteux tels que les congélateurs.

Retrouver cet article sur Sciencepost
Les effets étonnants et inquiétants de l’arrêt du sucre sur l’organisme Article précédent
Les effets étonnants et inquiétants de l’arrêt du sucre sur l’organisme
Comment des qubits à -273°C vont transformer l’informatique Article suivant
Comment des qubits à -273°C vont transformer l’informatique

Commentaire - 0

Se connecter pour laisser un commentaire