PIA AFRICA
Rechercher
Ajouter
Les roses ancestrales n’étaient ni rouges, ni blanches… ni roses. Voici leur vraie couleur d’origine !

Les roses ancestrales n’étaient ni rouges, ni blanches… ni roses. Voici leur vraie couleur d’origine !

  • mardi 29 avril 2025
  • 1

Longtemps considérées comme les fleurs de l’amour, de la passion ou de la pureté, les roses occupent une place centrale dans nos jardins, nos rituels et notre poésie. Mais si l’on en croit une récente étude publiée dans Nature Plants, la rose ancestrale ne correspondait pas du tout à l’image que l’on s’en fait aujourd’hui. Elle était… jaune. Mais alors, pourquoi ça a changé ?


La rose ancestrale était simple et jaune

Cette découverte est le fruit d’une vaste analyse génomique menée par une équipe dirigée par le professeur Chao Yu de l’Université forestière de Pékin. En séquençant le génome de Rosa persica, une espèce désertique, ainsi que celui de 80 autres espèces sauvages chinoises, les chercheurs ont pu reconstituer l’ascendance génétique des rosiers modernes.

Ils ont ainsi identifié les caractéristiques de la rose originelle : une fleur jaune, aux pétales simples (non doublés) et sans taches. Ses feuilles étaient probablement composées de sept folioles, une configuration que l’on retrouve encore aujourd’hui chez certaines espèces sauvages.

Contrairement à ce que l’on observe dans les fleuristes ou les concours horticoles, les roses rouges, blanches ou roses ne seraient ainsi que des ajouts récents, issus de mutations ou de croisements opérés pour satisfaire les goûts humains, plutôt que les besoins des pollinisateurs.


Un travail utile pour les obtenteurs et la conservation

Au-delà de l’anecdote colorée, cette recherche a des implications concrètes. Le genre Rosa comprend environ 140 espèces sauvages, mais ce sont près de 35 000 cultivars (variétés horticoles) qui ont été développés au fil des siècles. La sélection s’est longtemps faite à l’aveugle, en fonction des résultats visibles plus que des compatibilités génétiques.

Grâce à cette nouvelle cartographie phylogénétique, les obtenteurs de roses disposent désormais d’un outil précieux pour croiser plus efficacement les variétés. Cela pourrait accélérer le développement de rosiers plus robustes, plus parfumés ou plus résistants aux maladies — des critères essentiels dans un contexte de changement climatique et de mondialisation des parasites.

Cette avancée pourrait également orienter les efforts de conservation, en identifiant les espèces sauvages à préserver en priorité pour maintenir la diversité génétique du genre.


roses
Rosa persica était autrefois connue sous le nom de Hulthemia persica , lorsqu’on pensait qu’elle appartenait à un genre différent des autres roses, ce qui est aujourd’hui reconsidéré. Crédit image : Yuriy75 via Wikimedia Commons

Une évolution influencée par l’histoire géologique

Les auteurs rappellent aussi que l’histoire des rosiers est profondément marquée par les bouleversements géologiques. Il y a environ 23 millions d’années, l’élévation des montagnes himalayennes a modifié le climat de la région asiatique, entraînant une baisse des précipitations et des températures. Ces changements ont restreint l’aire de répartition des rosiers et provoqué une chute drastique de leur population.

Certaines sous-espèces, comme Banksianae, connue pour ses fleurs blanches et jaunes, ont cependant survécu, et ont même connu une résurgence il y a environ 200 000 ans. Ce type de résilience naturelle pourrait aujourd’hui inspirer les botanistes dans la lutte contre les aléas climatiques.

Le prix de la beauté : perte des parfums ancestraux

Les chercheurs notent également que, dans leur quête de roses plus belles et plus durables, les humains ont sacrifié une partie de leur richesse olfactive. Il existait autrefois une grande diversité de parfums chez les rosiers, aujourd’hui largement disparue au profit de caractéristiques comme la tenue en vase ou la résistance aux maladies.


Ce constat résonne avec un phénomène bien connu dans le monde agricole : en cherchant à optimiser le rendement, on a souvent réduit la diversité. Ce qui est vrai pour le blé, le maïs ou la tomate, l’est aussi pour les fleurs.

Une couleur mal-aimée… mais porteuse d’espoir ?

Culturellement, la rose jaune a souffert d’une image ambivalente. Associée à la jalousie ou à l’infidélité dans certaines traditions occidentales, elle a longtemps été boudée. Mais à mesure que les fleuristes s’emploient à déconstruire ces symboles, et que les scientifiques révèlent l’ancienneté de cette teinte, peut-être la rose jaune retrouvera-t-elle une place de choix dans nos jardins… et nos cœurs.

Retrouver cet article sur Sciencepost
Ils sont tombés sur un os… du plus grand dinosaure d’Amérique du Nord ! Article précédent
Ils sont tombés sur un os… du plus grand dinosaure d’Amérique du Nord !
Impression 3D : une nouvelle méthode plus durable et moins chère pour faire durcir des résines ! Article suivant
Impression 3D : une nouvelle méthode plus durable et moins chère pour faire durcir des résines !

Commentaire - 0

Se connecter pour laisser un commentaire