Lego aurait abandonné son projet de fabriquer des briques à partir de bouteilles de soda recyclées au lieu de plastique à base de pétrole après avoir constaté que cela ne réduirait pas réellement les émissions de gaz à effet de serre.
Rendre les Lego moins polluants
L’entreprise Lego, célèbre pour ses jouets de construction en plastique, s’efforce de réduire son impact environnemental en adoptant des pratiques plus durables. Une partie importante de cette démarche concerne la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Et pour cause, la plupart des pièces Lego classiques sont actuellement fabriquées en acrylonitrile butadiène styrène (ABS), un polymère thermoplastique dérivé du pétrole.
L’ABS présente plusieurs propriétés attrayantes pour la fabrication de jouets, notamment sa résistance aux chocs, sa résistance à la chaleur, sa durabilité et sa facilité de traitement. Il est également disponible dans une gamme de couleurs vives. Notez qu’il s’agit d’un matériau thermoplastique, ce qui signifie qu’il peut être fondu et moulé à plusieurs reprises sans subir de dégradation importante. Cela le rend particulièrement adapté à la fabrication de pièces Lego qui nécessitent une précision de moulage élevée.
Malgré tout, l’utilisation de l’ABS dans la fabrication de jouets contribue aux émissions de gaz à effet de serre (GES). La production des monomères constitutifs de ce plastique, tels que l’acrylonitrile, le butadiène et le styrène, nécessite en effet des procédés chimiques intensifs qui consomment de l’énergie. Par exemple, la synthèse de l’acrylonitrile, un composant clé de l’ABS, implique généralement l’utilisation d’ammoniac et de propylène qui sont produits à partir de matières premières fossiles. La fabrication de l’ABS lui-même implique la polymérisation des monomères, un processus qui peut également consommer de l’énergie et émettre des GES.
Les PET ne fonctionnent pas
Lego explore donc actuellement des options pour réduire l’empreinte environnementale de ses produits en utilisant des matériaux plus respectueux de l’environnement. Pendant un temps, il était question d’utiliser un plastique à base de végétaux. Cependant, la société a depuis abandonné l’idée, et ce, malgré sept ans de recherches.
Plus récemment, LEGO aurait également cherché à fabriquer ses briques à partir de polyéthylène téréphtalate (PET) recyclé, un autre polymère thermoplastique que l’on trouve couramment dans les bouteilles de boissons. Cependant, là encore, les recherches ont conclu que cela produirait à terme autant d’émissions de gaz à effet de serre.
Et pour cause, le PET recyclé ne possède pas les nombreuses propriétés recherchées pour la fabrication de ces jouets. Il est donc nécessaire d’ajouter des ingrédients supplémentaires dans la recette pour les rendre plus robustes et plus sûrs. L’entreprise a également besoin de plus d’énergie pour traiter et sécher le matériau.
Une fois tous ces facteurs pris en compte, Lego affirme que cette approche s’avérerait tout aussi peu écologique que les options actuelles.
Objectif maintenu
Le directeur général de Lego, Niels Christiansen, a déclaré au Financial Times (FT) que le célèbre fabricant de jouets danois avait à ce jour « testé des centaines et des centaines de matériaux« , mais qu’il avait du mal à trouver un « matériau magique » pour remplacer ses briques en plastique à base de pétrole.
Malgré tout, l’entreprise, qui s’est engagée à fabriquer toutes ses briques à partir de matériaux durables d’ici 2030, compte bien poursuivre ses efforts. Plus de 1,4 milliard de dollars américains seront de nouveau investis dans des initiatives de développement au cours de ces quatre prochaines années.
