Le secteur spatial commercial continue de progresser avec l’avancée récente de Blue Origin dans le développement de sa fusée New Glenn. Le 29 octobre 2024, la société a en effet transféré le premier étage de cette imposante fusée vers le site de lancement à Cap Canaveral, en Floride. Ce moment marque une étape clé dans le parcours de Blue Origin qui cherche à établir sa place sur le marché concurrentiel des fusées de transport lourd.
Un nouveau monstre sur le marché
La fusée New Glenn, développée par Blue Origin, est une réponse aux besoins croissants du marché des lancements spatiaux commerciaux. Nommée d’après le pionnier de l’astronautique John Glenn, cette fusée aura une capacité de charge utile de plus de 45 tonnes en orbite basse.
Cet engin est conçu pour répondre à une variété de missions, allant des satellites commerciaux aux charges utiles gouvernementales. Il pourra également participer à des missions d’exploration spatiale et contribuer ainsi à des projets ambitieux comme le retour sur la Lune ou des missions vers Mars. La flexibilité du New Glenn, qui peut être configurée pour différents types de lancements, en fera donc un outil précieux pour les agences spatiales et les entreprises souhaitant explorer et exploiter l’espace.
Comme les fusées de SpaceX, ce lanceur est équipé d’un premier étage entièrement réutilisable, ce qui permet ainsi de réduire les coûts des lancements et d’augmenter la durabilité des opérations spatiales. La fusée sera soulevée par sept moteurs-fusées BE-4, tous alimentés par un mélange d’hydrogène liquide et d’oxygène liquide. Ces moteurs, également développés par Blue Origin, sont conçus pour fournir une poussée massive qui permet à la fusée d’atteindre des vitesses suffisantes pour sortir de l’atmosphère terrestre.
Un transfert complexe
Récemment, Blue Origin a franchi une étape majeure en vue du vol inaugural de sa nouvelle fusée en déplaçant le premier étage depuis l’usine de fabrication vers le complexe de lancement 36 de Cap Canaveral. Cependant, une telle manoeuvre n’est pas sans risque. Le premier étage de la fusée New Glenn de Blue Origin mesure en effet 95 mètres de long avec un diamètre de 7 mètres. En raison de ces dimensions, le transporteur ne peut donc emprunter que certaines routes, car la hauteur du véhicule avec la fusée à bord l’empêche de passer sous des ponts conventionnels.
Un peu moins de 40 km séparaient ici l’usine du complexe de lancement (quelques kilomètres seulement à vol d’oiseau). Le transport a été assuré par un véhicule spécialement conçu surnommé GERT, acronyme pour Giant Enormous Rocket Truck. Il comprend deux remorques reliées par des berceaux avec un total de 22 essieux et 176 pneus. Il est par ailleurs tracté par un Oshkosh M1070, un transporteur de chars de l’armée américaine reconverti.
Les étapes à venir
Le déplacement du premier étage vers la rampe de lancement est un signe prometteur que le New Glenn est sur le point d’entrer en phase opérationnelle. Deux étapes clés restent encore à franchir. La première sera une répétition générale où la fusée sera entièrement ravitaillée en carburant et ses systèmes au sol testés. La seconde étape consistera en un essai à chaud, au cours duquel les sept moteurs-fusées BE-4 du premier étage seront allumés pendant plusieurs secondes pour vérifier leur performance. Ces tests sont cruciaux, car ils permettront d’identifier d’éventuels problèmes techniques avant le lancement.
Jeff Bezos, le fondateur de Blue Origin, a de son côté exprimé son désir de voir le New Glenn lancé pour la première fois d’ici la fin de l’année 2024, mais le calendrier sera serré. Au cours de ce vol, le premier étage de la fusée tentera un atterrissage autonome sur un drone situé au large de la Floride. En cas de succès, le New Glenn pourrait ainsi devenir la troisième fusée commerciale de transport lourd sur le marché américain, rejoignant ainsi les véhicules Falcon Heavy et Starship de SpaceX.
