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Des chercheurs tombent sur un squelette étrange dans un cimetière romain

Des chercheurs tombent sur un squelette étrange dans un cimetière romain

  • mercredi 6 novembre 2024
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En Belgique, des archéologues ont récemment fait une découverte étonnante en fouillant un ancien cimetière romain. Ce qu’ils pensaient être les restes d’une personne enterrée à l’époque romaine s’est révélé bien plus ancien et complexe. En analysant ce squelette, ils ont découvert qu’il s’agissait en réalité d’un assemblage d’ossements datant de plusieurs milliers d’années. Cette trouvaille unique soulève des questions fascinantes sur les rites funéraires anciens et les pratiques culturelles des civilisations qui se sont succédé.


Un cimetière romain avec un squelette étrange

Les fouilles menées dans la ville belge de Pommerœul, près de la frontière française, ont révélé un ancien cimetière romain qui date des IIe et IIIe siècles après J.-C. Ce site contenait 76 sépultures par incinération, typiques des rites romains, mais aussi un squelette inhumé dans une position fœtale, une posture inhabituelle pour l’époque. Près de ce squelette, les archéologues ont trouvé une broche en os de style romain, ce qui les a conduits à penser que cette sépulture était d’origine romaine.

Cependant, en 2019, des analyses au radiocarbone ont révélé quelque chose d’inattendu. Bien que les autres tombes du site aient bien été datées de l’époque romaine, les ossements de ce squelette provenaient en fait de plusieurs périodes, allant jusqu’au Néolithique, c’est-à-dire 2500 ans avant l’arrivée des Romains dans la région. Cette découverte a incité les chercheurs à explorer plus en profondeur cette sépulture inhabituelle et son contenu mystérieux.

Les analyses menées par une équipe internationale ont permis de dater les ossements et d’en extraire de l’ADN ancien. Ces examens ont montré que ce squelette ne provenait pas d’un seul individu, mais bien d’au moins cinq personnes différentes qui ont vécu à plusieurs millénaires d’intervalle. Le crâne appartenait par exemple à une femme de l’époque romaine, tandis que d’autres os étaient nettement plus anciens et dataient du Néolithique, une époque où les premières sociétés agricoles se développaient en Europe.


squelette
Une tombe néolithique à Pommerœul, en Belgique, qui contient les os d’au moins cinq personnes. La couleur indique les os testés pour l’analyse ADN. Crédits : Pumen, Wargnies et Demory, Fédération Wallonie-Bruxelles

Pour quoi faire ?

La raison pour laquelle des os provenant d’époques aussi différentes ont été réunis reste un mystère. Les chercheurs proposent plusieurs théories :

-L’une d’elles suppose que les Romains ont peut-être recomposé ce squelette en ajoutant un crâne et des objets romains, comme la broche en os, pour compléter la tombe.

-Une autre hypothèse est qu’ils auraient perturbé une tombe néolithique en enterrant des restes incinérés, avant de réarranger les ossements de manière à former une sépulture cohérente.


-Enfin, il est possible que ce geste puisse symboliser une revendication territoriale. Les Romains auraient ainsi voulu se lier aux peuples anciens en incorporant leurs restes dans un lieu sacré, marquant ainsi leur autorité sur la région. Selon certains chercheurs, cela pourrait être une façon pour eux de montrer leur respect et leur connexion avec ceux qui avaient autrefois habité ces terres.

Au-delà de ces hypothèses, l’emplacement même de cette sépulture pourrait également apporter une explication. Située à proximité d’une rivière, cette tombe bénéficie d’un emplacement qui aurait pu avoir une importance spirituelle pour les deux civilisations. Les cours d’eau ont souvent été perçus comme des frontières symboliques ou des passages vers l’au-delà, et cela pourrait expliquer pourquoi des cultures aussi éloignées que celles du Néolithique et de l’époque romaine ont choisi cet endroit pour leurs rites funéraires.

En explorant cette sépulture, les archéologues éclairent ainsi les pratiques funéraires et les croyances de civilisations anciennes. La combinaison de techniques modernes, comme l’analyse au radiocarbone et le séquençage de l’ADN, permet aujourd’hui de dévoiler les secrets de ces restes et d’obtenir des indices sur la manière dont nos ancêtres comprenaient la mort et les liens spirituels avec le passé. Ces découvertes archéologiques nous rappellent que même des millénaires plus tard, des traces subsistent de ce qui constituait autrefois des gestes significatifs et symboliques.

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