(Agence Ecofin) - L’annonce de la construction de l’oléoduc qui transportera du pétrole ougandais vers le port tanzanien de Tanga a suscité beaucoup de protestations dans le rang des militants écologistes. Ces derniers alertent sans cesse sur les effets du projet pour l’environnement.
La société allemande de réassurance Munich Re ne va plus soutenir le financement du projet EACOP. C’est ce qu’a annoncé la firme le mercredi 13 avril. L’entreprise rejoint dans cette dynamique Hannover Re, AXA, Swiss Re, SCOR et Zurich, cinq autres sociétés de réassurance qui ont déjà officiellement annoncé qu’elles ne financeraient pas le projet, pour des raisons environnementales et sociales, entre autres.
« Certains d'entre vous nous demandent sans cesse si nous allons assurer l'oléoduc de l'Afrique de l'Est, actuellement en construction en Ouganda et en Tanzanie. Non, nous ne le ferons pas. Assurer cet oléoduc ne serait pas conforme à nos valeurs et directives environnementales, sociales et de gouvernance », a déclaré la compagnie sur son compte twitter.
Some of you keep asking us if we insure the East African Crude Oil Pipeline which is currently built in #Uganda & #Tanzania. The answer is: No, we don’t. Insuring this pipeline would not go along with our #ESG values & guidelines. https://t.co/IwGs26zML3 #STOPEACOP @InsOurFuture
— Munich Re Group (@MunichRe) April 6, 2022
Pour le géant allemand de la réassurance, cette décision s’inscrit dans la logique de sa politique en faveur du climat. Une stratégie en vertu de laquelle Munich Re s’est fixé des objectifs visant à limiter son portefeuille d’investissements dans le fossile. Ceci, conformément à ses engagements dans le cadre de la Net-Zero Asset Owner Alliance, un organisme de l’ONU dont il est membre.
Il faut noter que la décision de Munich Re, qui intervient dans le contexte de la pression constante exercée par des environnementalistes, est un nouveau revers pour les sociétés engagées sur le projet EACOP. En effet, plusieurs institutions bancaires avaient déjà annoncé leur retrait ou suspendu leur engagement vis-à-vis du projet.
Selon Coleen Scott, juriste chez Inclusive Development International, « avec chaque nouveau rejet, la controverse autour de ce projet continue de faire boule de neige. Bientôt, il sera trop toxique pour qu'une banque ou un assureur y touche ».
Abdel-latif Boureima
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