Prévu pour être construit au Tibet, le futur plus imposant barrage hydroélectrique du monde fait craindre le pire à la communauté scientifique. Les populations locales ainsi que les pays voisins sont également très inquiets. Il faut dire que le site de construction se trouve dans une zone vulnérable aux séismes.
Un monstre déjà très controversé
La Chine s’apprête à bâtir le plus grand barrage du monde. Il se situera dans le district de Mêdog, au Tibet (Chine). Placé sur la rivière Yarlung Tsangpo (1 125 km), le barrage Motuo produira 300 milliards de kilowattheures par an, soit trois fois plus que le célèbre barrage des Trois Gorges, dont la taille est déjà surprenante. La Chine mise sur cet édifice pour accélérer sa sortie progressive du charbon, dont les records de production du pays avaient pourtant explosé en 2021.
Néanmoins, le barrage Motuo suscite déjà la controverse avant même sa construction. D’une part, la zone prévue pour accueillir le monstre est vulnérable aux tremblements de Terre, un risque concernant les populations locales. D’autre part, le Yarlung Tsangpo traverse le Tibet avant d’arriver en Inde sous le nom de Brahmapoutre et au Bangladesh sous le nom de Jamuna. Or, ces deux pays voisins s’inquiètent de l’apparition du futur barrage, comme l’indiquait le New York Times dans un article du 27 janvier 2025. Par ailleurs, la Chine semble maintenir une chape de plomb autour du projet. En effet, le budget total, les entreprises en charge ou encore le nombre de personnes déplacées restent un véritable mystère. Néanmoins, il semble que la construction de l’édifice dans un canyon de 500 mètres de profondeur puisse durer environ une décennie.
De multiples craintes
En ce qui concerne les séismes, le barrage Motuo devrait résister aux secousses. Cependant, les glissements de terrain et les coulées de boue devraient être difficile à contenir et pourraient mettre les en danger les populations locales. Il semble que les travaux d’excavation nécessaires à la construction du barrage pourraient favoriser de telles catastrophes. De plus, le nombre de personnes déplacées pourrait atteindre 15 000, suite à la submersion de plusieurs villages et terres agricoles.
Au niveau des pays voisins, le Bangladesh et surtout l’Inde voient d’un mauvais œil l’arrivée du barrage chinois. La principale crainte réside dans l’éventualité que l’approvisionnement en eau se réduise et que les terres qui se trouvent le long du fleuve perdent en fertilité, en raison de la rétention des sédiments. Précisons également que l’Inde prévoit aussi de construire un barrage afin de compenser les effets du premier, mais des effets négatifs pourraient aussi en découler.
