(Agence Ecofin) - Depuis le début de l’année 2022 et l’apparition du conflit russo-ukrainien, les importations de charbon depuis l’Afrique du Sud vers l’Union européenne sont en pleine croissance. Et ce malgré les incitations des pays européens pour que l’Afrique du Sud abandonne le charbon.
Lors d’une interview accordée à Bloomberg, la ministre de l’Environnement de l’Afrique du Sud, Barbara Creecy (photo), a laissé entendre que la proposition des nations riches de mobiliser 8,5 milliards $ pour aider l’Afrique du Sud à réduire sa dépendance au charbon s’est avérée plus complexe que prévu, ce qui bloquerait jusqu’à présent sa mise en œuvre.
En effet les pays riches engagés, tels que la France, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, etc., seraient toujours en discussion concernant la proportion de ce financement supportée par chacun d’entre eux. Les détails des types de financement qui seront mis à disposition et les conditions qui y seront liées sont encore en cours d’élaboration, ainsi que les plans d’investissement de l’Afrique du Sud.
Par ailleurs, la ministre indique que son gouvernement n’aurait aucun intérêt à emprunter de l’argent avec des taux élevés, sachant que le financement promu devrait prendre la forme de prêts concessionnels et de subventions.
« Il y a des partenaires et des institutions de développement avec des termes et conditions différents, et qui dépendent de leurs propres cycles fiscaux et ainsi de suite. C’est donc un processus compliqué. En effet, nous avons sous-estimé, lorsque cette offre a été faite, la complexité de la situation », a précisé la ministre.
Le financement en question a été proposé à l’Afrique du Sud lors de la conférence des Nations unies sur le climat à Glasgow l’année dernière. Il est censé aider le pays 13ème plus grand émetteur de gaz à effet de serre dans le monde, à entamer sa transition énergétique en délaissant le charbon au profit d’énergies plus propres.
Abdoullah Diop
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