(Agence Ecofin) - Ces dernières années, le Bénin a reculé dans le classement des libertés de la presse publié annuellement par RSF. Classé 121e derrière des pays où la situation des journalistes est compliquée par des conflits ou une censure administrative, le pays avait pourtant été qualifié par RSF « d’un des environnements les plus pluralistes de la région ».
Au Bénin, Reporters Sans Frontière (RSF) est venu s’enquérir des conditions de travail des journalistes locaux. Une délégation de l’ONG s’est rendue à la maison de la presse de Cotonou, le 13 septembre, pour collecter des informations sur la pratique du journalisme dans le pays et les obstacles rencontrés par les professionnels de la presse.
Selon la presse béninoise, l’ONG a décidé de visiter le pays après son recul dans le classement annuel des libertés de la presse publiés par l’organisation. En 2019, le pays occupait la 96e place mondiale, avant de passer à la 117e puis à la 121e durant les deux années suivantes.
L’ONG créditait pourtant en 2021 le pays d’un paysage médiatique pluraliste avec une « liberté de la presse certaine ».
« La liberté de ton des journalistes a fortement diminué ces dernières années au Bénin. Le paysage médiatique du pays est diversifié, mais marqué par l’absence de grandes entreprises de presse viables », a expliqué RSF en 2022.
Malgré tout, le classement du pays, placé après de nombreux pays où la situation sécuritaire rend matériellement le travail de la presse impossible, a suscité de nombreuses critiques. L’ONG a parfois donné l’impression de ne baser son classement que sur l’actualité du pays au lieu de s’y rendre pour réellement observer les obstacles des médias locaux. Après la visite de RSF, son prochain classement devrait donc être très attendu, à la fois par les autorités béninoises que par la presse locale.
Servan Ahougnon
