Il y a quelques mois, une étude indienne laissait penser que les épisodes de confinement en lien avec la pandémie de Covid-19 avaient refroidi la Lune. D’autres travaux plus récents menés notamment aux États-Unis ont tenté de faire la lumière sur les résultats de la première étude.
La présence de plusieurs incohérences
En septembre 2024, des chercheurs du Laboratoire de recherche physique d’Ahmedabad (Inde) ont publié une étude dans la revue Monthly Notices of the Royal Astronomical Society. Les auteurs affirmaient que le confinement mondial de 2020 était à l’origine d’une baisse des températures sur la Lune. Autrement dit, ce prétendu refroidissement aurait un lien avec la suspension des activités humaines sur Terre. Une autre étude publiée dans la même revue le 10 janvier 2025 avait pour objectif de débroussailler quelque peu les résultats des premiers travaux.
Les chercheurs de l’Université des Sciences et Technologie du Missouri à Rolla (États-Unis) et de l’Université des Antilles à St-Augustine (Trinidad) ont tenu a rappelé que la Lune se trouve à près de 380 000 km de la Terre. Or, à cette distance, il est fortement improbable que l’arrêt des activités sur Terre puisse avoir une influence significative sur les températures du satellite.
Malgré cette déclaration déjà importante, les scientifiques ont toute de même tenu à mener l’enquête et pointer les incohérences de l’étude indienne. Ils ont alors découvert que les températures sur la Lune avaient déjà diminué en 2018. Cette réduction s’étalait ensuite en 2019, puis en 2020. Or, cela ne correspond donc pas vraiment à l’agenda de la pandémie et des confinements dans les différents pays.
Des études diamétralement opposées concernant la Lune
L’agence spatiale américaine (NASA) a également fourni des données suggérant des cycles plus longs sur la Lune avec une alternance de réchauffements et de refroidissements. Les scientifiques de la seconde étude se sont aussi basés sur des recherches antérieures qui soulignent que les réductions des émissions de GES en lien avec la pandémie de Covid-19 ont seulement influé sur les couches inférieures de l’atmosphère terrestre.
Les scientifiques américains et caribéens ne contestent pas le refroidissement de la Lune durant la pandémie. En revanche, leur lecture de la situation est totalement différente. Ces experts pensent même que d’une manière plus générale, la diminution des émissions et un ciel nocturne plus clair auraient peut-être pu engendrer une hausse des températures sur la Lune.
Ainsi, il est plutôt difficile de démêler le vrai du faux en ce qui concerne l’état des températures sur la Lune durant la pandémie. Peut-être qu’une troisième étude menée par une autre équipe de chercheurs permettra enfin d’apporter une conclusion définitive sur le sujet.
