Connaissez-vous le phénomène d’héritage épigénétique transgénérationnel ? Celui-ci induirait une influence des individus sur la santé et le développement de leurs enfants et leurs petits-enfants. Or, cette influence aurait une origine génétique. Néanmoins, tout reste encore à prouver puisque les scientifiques ne peuvent affirmer fermement que ce phénomène existe réellement.
Un héritage d’une génération à l’autre
La Science sait que la génétique peut varier selon l’environnement dans lequel nous évoluons. Toutefois, des chercheurs ont récemment émis l’hypothèse que cette même génétique peut également faire l’objet d’un transfert d’une génération à une autre. Autrement dit, les individus influenceraient le développement de leurs enfants et de leurs petits-enfants à travers un phénomène particulier : l’héritage épigénétique transgénérationnel. Selon une étude parue dans la revue PNAS le 26 septembre 2022, les bouleversements les plus notables sont les habitudes tabagiques, l’asthme infantile et, d’une manière plus large, les problèmes relationnels et autres traumatismes.
Les biologistes de l’Université de Californie, à Santa Cruz (États-Unis), expliquent avoir utilisé des chromosomes « entièrement marqués » provenant du sperme de Caenorhabditis elegans, un genre de ver rond (voir ci-après) connu pour être un animal-modèle de laboratoire. Pour les chercheurs, des modifications épigénétiques peuvent être transmise par le sperme sur trois générations et ainsi influencer le développement des gènes ainsi que l’activité des descendants.

Une hypothèse nécessitant d’autres recherches
Les meneurs de l’étude ont fertilisé des œufs avec le sperme et ont examiné la progéniture. Or, les résultats ont montré que les gènes sur les chromosomes hérités du sperme ont échappé à la reprogrammation. Un tel phénomène a déjà été démontré dans une étude de 2020 portant sur des souris. Par ailleurs, les scientifiques affirment que les variations peuvent se trouver dans les embryons durant un maximum de quatorze générations. De telles recherches pourraient permettre de mettre en évidence la façon dont cet héritage épigénétique peut façonner le développement futur des individus.
« Ces résultats établissent une relation de cause à effet entre les marques d’histones transmises par les spermatozoïdes et l’expression et le développement des gènes chez la progéniture et la ‘petite’ progéniture (petits-enfants) » a déclaré Susan Strome, l’une des chercheuses de l’étude.
Enfin, les biologistes pensent que les résultats pourraient s’étendre aux mammifères et donc aux humains. Toutefois, d’autres recherches doivent être menées afin d’obtenir de véritables certitudes sur le sujet. En attendant, l’influence de la génétique des individus sur le développement de leur descendance reste une hypothèse et nul doute qu’il faudra encore quelques années avant d’en savoir davantage.