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La couleur rouge de Mars expliquée par une nouvelle étude surprenante

La couleur rouge de Mars expliquée par une nouvelle étude surprenante

  • mercredi 26 février 2025
  • 21

Pendant des décennies, on pensait que la couleur rougeâtre de la planète Mars, l’une de ses caractéristiques les plus emblématiques, était due à l’hématite, un oxyde de fer formé dans des conditions sèches après la disparition de l’eau sur la planète. Une nouvelle étude publiée dans la revue Nature Communications remet toutefois cette théorie en question et propose une explication surprenante.


Un changement de paradigme

Jusqu’à présent, les scientifiques pensaient que la teinte rouge de Mars provenait principalement de l’hématite, un oxyde de fer qui se forme dans des conditions sèches. Cette hypothèse s’appuyait sur les observations faites par les sondes spatiales et les rovers explorant la surface martienne. Cependant, cette théorie manquait de preuves solides issues d’analyses en laboratoire.

Une nouvelle étude propose une explication alternative et bien plus cohérente avec les données récentes. Selon ces travaux menés par des chercheurs de l’Université Brown, la teinte rouge emblématique de Mars est probablement due à la ferrihydrite, un oxyde de fer hydraté. Contrairement à l’hématite, la ferrihydrite contient de l’eau, ce qui indique qu’elle s’est formée lorsque la planète possédait encore des quantités significatives d’eau liquide.

Des données venues du ciel et de la Terre

Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont utilisé les données de plusieurs engins spatiaux en orbite autour de Mars, comme Mars Express et Trace Gas Orbiter de l’Agence spatiale européenne (ESA), ainsi que celles collectées par les rovers martiens de la NASA, dont Curiosity et Opportunity. En croisant ces informations, ils ont obtenu un aperçu détaillé de la composition minérale de la poussière martienne.


Cependant, l’étape décisive s’est déroulée sur Terre. Les scientifiques ont en effet créé en laboratoire une réplique fidèle de la poussière martienne en broyant des minéraux jusqu’à obtenir des grains extrêmement fins, de l’ordre d’un centième de la largeur d’un cheveu humain. En analysant cette poussière avec des techniques similaires à celles utilisées par les instruments spatiaux, ils ont découvert une correspondance frappante avec les signatures de la ferrihydrite.

rocher Perseverance Mars
Perseverance visible au 1 224e jour martien, ou sol, de sa mission. Crédits : NASA/JPL-Caltech

Qu’est-ce que cela change ?

Cette découverte soulève naturellement de nouvelles questions passionnantes sur l’histoire climatique et géologique de Mars. Si la ferrihydrite est effectivement responsable de la teinte rouge de la planète, cela signifie que Mars a connu des périodes prolongées de conditions froides et humides, qui sont bien plus compatibles avec la présence d’eau liquide que ce que l’on pensait jusqu’à présent.

« Cela ouvre des perspectives inédites sur les fenêtres d’habitabilité de la planète », soulignent les auteurs. Autrement dit, si Mars était autrefois un monde humide, elle aurait pu offrir des conditions favorables à l’émergence de formes de vie microbienne. Cette hypothèse renforce l’intérêt des futures missions martiennes pour en apprendre davantage sur l’histoire de l’eau (et potentiellement de la vie) sur la planète rouge.

Les résultats de cette étude renforcent donc une fois de plus l’importance des missions en cours et à venir, notamment celles qui visent à rapporter des échantillons martiens sur Terre. Le rover Perseverance de la NASA a déjà collecté des échantillons de poussière qui attendent d’être analysés en laboratoire. De leur côté, les missions Rosalind Franklin de l’ESA et Mars Sample Return de la NASA pourraient permettre de mieux comprendre la nature et l’origine des oxydes de fer présents à la surface martienne.

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