(Agence Ecofin) - Pour le Kenya comme d’autres pays africains, qui dépend du marché international pour satisfaire ses besoins en blé, la crise entre la Russie et l’Ukraine pose de nombreux défis. Face à cette situation, l’industrie cherche à diversifier ses sources d’approvisionnement.
Au Kenya, l’Association nationale des minotiers (CMA) plaide pour un assouplissement des normes en vigueur appliquées actuellement sur la maladie fongique affectant le blé indien. Pour l’organisation, ce règlement strict prohibant les arrivées sur le territoire, des cargaisons contenant le nuisible en provenance du pays asiatique est problématique à l’heure actuelle.
En effet, le Kenya est confronté à une perturbation de son approvisionnement en blé depuis la région de la mer Noire qui lui fournit 40 à 50 % de ses achats en raison de la guerre entre l’Ukraine et la Russie.
Dans un tel contexte, la CMA estime que l’Inde émerge de fait comme une alternative pouvant permettre au pays d’avoir accès à un blé à faible prix et en quantité souhaitée. Le Kenya devrait ainsi connaître une hausse de ses achats de 8 % à 2 millions de tonnes en 2021/2022 pour faire face à ses besoins de consommation.
« Nous avons écrit au gouvernement pour faire une analyse de risque appropriée sur le blé indien afin de voir comment on peut gérer la situation », explique Paloma Fernandes, directrice générale de la CMA.
Parallèlement, la responsable indique que l’association demande également une suppression des droits de douane appliqués aux importations de blé en dehors de la Communauté est-africaine (CAE). Ce niveau actuellement de 35 % contribue à la hausse des prix de la farine sur le marché intérieur selon Fernandes.
Pour rappel, le Kenya consomme environ 2,2 millions de tonnes de blé par an. Le pays possède une capacité de mouture de 5 000 tonnes de blé par jour.
Espoir Olodo
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