Récemment, en Chine, des scientifiques ont réussi à graver des données dans un diamant tout en établissant un record de densité de stockage d’informations. De plus, cette initiative prouve qu’il est possible de garantir une conservation pendant des millions d’années.
Une capacité de stockage énorme sur un diamant
Rappelons tout d’abord que les diamants reviennent de temps à autre dans la presse scientifique. En juin 2024, une étude laissait penser que sous la surface de la planète Mercure se trouve une épaisse couche de diamants. En 2021, un diamant extrait des profondeurs au Botswana a révélé des minéraux inédits. S’il est souvent question de géologie ou de valeur sur le marché des pierres précieuses, le diamant joue aussi un rôle dans certains domaines industriels, comme la production d’objet de découpe.
Et si le diamant était capable de s’imposer également dans l’informatique pour y encoder des données par impulsion laser ? Si cette technologie existait déjà auparavant, des chercheurs chinois viennent d’atteindre une densité de stockage inédite, comme l’indique une publication dans la revue Nature Photonics le 27 novembre 2024.
L’équipe du Laboratoire de résonance magnétique à microéchelle CAS Key à Hefei (Chine) explique en effet avoir intégré 1,85 téraoctet (To) de données par centimètre cube de diamant. Évidemment, il s’agit ici d’une véritable prouesse. À titre de comparaison, un disque optique en diamant de la même taille qu’un Blu-ray pourrait stocker 100 To de données, soit 2 000 fois plus qu’un Blu-ray.
Une conservation sur des millions d’années
Les chercheurs chinois estiment également que leur innovation pourrait ouvrir la voie vers une conservation des données beaucoup plus longue. Par exemple, un Blu-ray garantit une conservation de « seulement » quelques décennies là où le diamant pourrait permettre un accès aux données sur des millions d’années à température ambiante. De plus, le support de stockage ne nécessite aucune maintenance après la stabilisation des données.
En ce qui concerne la méthode de gravure, il est toujours question d’impulsions laser. En revanche, les scientifiques chinois ont eu recours à des impulsions ultrarapides. L’objectif ? Déplacer certains atomes de carbone du diamant afin de créer des espaces vides de la taille d’un atome et disposant d’un niveau stable en termes de luminosité. Ainsi, les données sont stockées dans ces espaces et la luminosité permet leur restitution.
Pour l’instant, la technique a été appliquée sur de petits échantillons de diamants d’une longueur de quelques millimètres. Toutefois, les chercheurs travaillent actuellement sur une amélioration de leur système afin de graver sur des supports plus imposants. Cependant, les experts s’interrogent à propos d’un autre aspect, à savoir la réduction des coûts. En effet, la démocratisation d’un tel système s’accompagnera obligatoirement d’une viabilité sur le plan économique.
